Crise migratoire: pas d’issue pour le moment

(VOVworld) - Selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, près de 700 migrants, dont une quarantaine d’enfants, auraient trouvé la mort en Méditerranée au cours de la semaine passée, alors qu’ils tentaient de gagner l’Italie. Ce nouveau drame montre bien à quel point l’Europe reste pour l’instant dépassée par cette crise migratoire.   

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Photo: AVI

En moins d’une semaine, trois naufrages ont eu lieu au large de la Libye, transformant à nouveau la Méditerranée en cimetière. D'après des récits de rescapés, les migrants, essentiellement des Africains, sans gilets de sauvetage, étaient à bord d'un bateau de pêche sans moteur, remorqué à l'aide d'une corde par une autre embarcation. Il a suffi que le bateau de pêche en question commence à prendre l’eau pour que l’un des passeurs coupe la corde, entraînant ainsi un naufrage rapide et inéluctable.    

Un afflux record

La route des Balkans a été fermée suite à la signature de l’accord de réadmission entre l’Union européenne et la Turquie. S’ils veulent gagner l’Europe, les migrants doivent désormais traverser la mer Méditerannée, depuis la Libye, en direction du sud de l’Italie. C’est un parcours beaucoup plus long et surtout beaucoup plus dangereux... Depuis le début de l’année, ce sont 2.500 personnes, des femmes et des enfants pour la plupart d’entre elles, qui ont ainsi péri en mer Méditerranée. Face à cette situation, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a annoncé qu’il allait lancer, en concertation avec le gouvernement italien, une opération d’envergure, destinée à apporter une protection aux enfants concernés.

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Recrudescence de la criminalité et du terrorisme

L’incapacité de l’Union européenne à proposer une solution alimente la criminalité et le terrorisme. En effet, les passeurs s'enrichissent sur le dos des migrants. Selon Interpol, 90% des migrants sont entrés en Europe en 2015 en utilisant des réseaux de passeurs, lesquels auraient empoché quelques 5 milliards de dollars l'année dernière. Interpol estime aussi que chaque migrant débourse entre 3.000 et 6.000 euros pour passer en Europe.

Selon un rapport d’Europol, les arrivées de réfugiés devraient augmenter fortement en 2016, au risque d’aggraver la crise humanitaire et d’accroître la menace sécuritaire. Ces flux de migrants servent en effet de cheval de Troie aux terroristes.

L’Europe peine à trouver la réponse

Dans la mesure où l’Europe n’arrive pas encore à trouver de solution globale et définitive pour stopper ce déferlement de migrants, l’accord qu’elle a signé en mars dernier avec la Turquie risque de devenir caduc. L’Union européenne a en effet promis à la Turquie d’exempter de visa ses ressortissants. Cette promesse est toutefois restée lettre morte, les vingt-huit craignant qu’un tel scénario permette la pénétration dans l'espace Schengen "d'éléments criminels et de terroristes qui ont la citoyenneté turque ou d'étrangers qui vivent en Turquie". Bruxelles a demandé à Ankara d’amender sa loi antiterroriste, ce que le président Recep Tayyip Erdogan a refusé. Son conseiller économique, Yigit Bulut, a même menacé de rompre l’accord. Si cela devait se produire, les 3 millions d’aides que l’Union européenne a promis de verser à la Turquie seraient alors transférées à Athène. Mais l’Union européenne peut-elle compter sur la Grèce, qui est elle-même enlisée dans une autre crise, économique celle-là ?    

De l’avis des analystes, tant que la situation ne sera pas stabilisée au Moyen Orient et en Afrique du Nord, tant que des pays comme l’Irak, la Syrie, la Libye ou le Yémen seront en proie à la guerre civile, les migrants continueront à déferler sur l’Europe.   

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