Et malgré tout, la planète se réchauffe…

(VOVworld) – Les réductions d’émissions de gaz à effet de serre proposées par les pays riches et en voie de développement n’ont pas permis de limiter à 2 degrés le réchauffement de la planète. C’est ce qu’a annoncé mardi l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). En d’autres termes, les efforts du monde entier pour faire face au changement climatique ont été insuffisants. Plutôt que de se contenter de faire des plans sur papier, l’urgence est aujourd’hui de passer à l’acte.

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Photo : internet

Le rapport publié mardi par l’OCDE rend compte aussi bien des efforts déjà déployés que des nouveaux engagements pris par les 34 pays membres de l’organisation et par ses 10 partenaires, dont la Chine et l’Inde, lesquelles représentent 80% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

Des conséquences tangibles

Le rapport est sorti au moment où 200 pays débutaient à Bonn, en Allemagne, une réunion préliminaire pour préparer le sommet de l’ONU sur le changement climatique, prévu en décembre à Paris. La communauté internationale est invitée à réfléchir sérieusement sur la faisabilité de l’objectif qu’elle s’était fixé : maintenir à 2 degrés Celsius le réchauffement de la planète d’ici 2020 afin de freiner l’accroîssement des canicules, des sécheresses, des crues et des extinctions. Le rapport de l’OCDE montre que les pays ont effectivement fait des efforts mais que c’est loin d’être suffisant, ne serait-ce que pour réaliser leurs objectifs nationaux, sans parler de l’objectif mondial, fait remarquer Mikaela Rambali, climatologue.

Et alors que les pays s’évertuent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, tout un chacun peut ressentir le réchauffement de la Terre. Selon l’Organisation météorologique mondiale, 2014 a été l’année la plus chaude de l’histoire, avec une température moyenne de 14,58 degrés, soit 1,24 degrés de plus que la moyenne du 20ème siècle. Partout, les températures ont monté. Et sans une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre, les intempéries augmenteront tant en nombre qu’en intensité, estime le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Pendant ce temps, les sommets consacrés à cette question ont échoué les uns après les autres, la population ne croyant plus en la possibilité d’obtenir un engagement durable dans le combat pour protéger notre planète.

Des obstacles multiples

150 pays se sont d’ores et déjà engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre après 2020, date de l’entrée en vigueur d’une convention internationale sur le changement climatique. Parmi ces pays, 58 sont responsables de plus de 60% des émissions mondiales. Les Etats-Unis se sont fixé l’objectif de réduire de 26 à 28% leurs émissions en 2025, par rapport à 2005. L’Union européenne a promis de réduire de 40% ses émissions en 2030, par rapport à 1990. La Chine s’est engagée à réduire de 60 à 65% ses émissions de CO2 en 2030, par rapport à 2005. Ces chiffres sont certes considérables, mais l’important est de voir comment ces pays vont acter leurs engagements.

Au rapport pessimiste publié mardi par l’OCDE, s’ajoute une série de dossiers sur lesquels les pays ne sont pas encore d’accord, entre autres : l’abandon des énergies fossiles à partir de la moitié de ce siècle ; l’accélération à 2020, au lieu de 2024, du réajustement de l’objectif de protection climatique des pays ; l’aide financière aux pays pauvres. Les pays riches s’étaient engagés à mobiliser annuellement 100 milliards de dollars, à partir de 2020, pour aider les pays les plus vulnérables au changement climatique à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Mais en réalité, en juin 2015, seuls 30 pays avaient effectivement promis 10,2 milliards de dollars, dont 4 milliards seulement étaient prêts à être décaissés. Et cette somme n’est au surplus pas forcément constituée d’aides non remboursables.

Force est de constater que la vitesse à laquelle évolue le climat a quelque peu diminué, mais la planète continue de se réchauffer. Sans des actions concertées et énergiques des pays, la barre de 2 degrés pourrait être facilement dépassée.

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