La communauté internationale s’engage dans une course contre la montre pour empêcher un embrasement au Moyen-Orient

(VOVWORLD) - La situation au Moyen-Orient s’est considérablement tendue ces derniers jours, avec une intensification des opérations militaires et des échanges diplomatiques acerbes entre les parties concernées. Face à la menace d’un conflit généralisé, la communauté internationale redouble d’efforts pour prévenir une détérioration supplémentaire.
La communauté internationale s’engage dans une course contre la montre pour empêcher un embrasement au Moyen-Orient - ảnh 1Une école détruite après une frappe aérienne israélienne dans la bande de Gaza le 3 août 2024. Photo: THX/AVI

Un risque imminent de conflit

Le lundi 12 août, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont publié une déclaration commune exhortant l’Iran et ses alliés à «s’abstenir de toute attaque susceptible d’aggraver encore les tensions régionales et de compromettre les efforts pour parvenir à un cessez-le-feu et à la libération des otages». Les trois pays ont également réaffirmé leur soutien à la défense d’Israël face aux attaques extérieures.

Le même jour, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a exhorté l’Iran à «s’abstenir de toute agression contre Israël» lors d’un entretien téléphonique avec le nouveau président iranien, Massoud Pezeshkian. Selon une porte-parole du gouvernement britannique, Starmer s’est dit «profondément préoccupé par la situation dans la région» et a appelé toutes les parties à «désamorcer les tensions pour éviter toute escalade régionale».

Parallèlement, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a ordonné le 12 août l’envoi d’un sous-marin lanceur de missiles guidés au Moyen-Orient et l’accélération du déploiement de l’USS Abraham Lincoln, ainsi que d’autres destroyers dans la région. Cette décision témoigne de la détermination des États-Unis à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger Israël.

Selon les observateurs, la multiplication des activités diplomatiques et militaires ces derniers jours démontre que le risque de conflit est plus imminent que jamais. En début de semaine, la presse occidentale a cité plusieurs sources diplomatiques occidentales et israéliennes indiquant que les dirigeants iraniens semblent avoir décidé de riposter contre Israël après l’assassinat du leader politique du mouvement Hamas, Ismail Haniyeh, à Téhéran le 31 juillet, ainsi que l’assassinat revendiqué par Israël d’un chef de la force Hezbollah au Liban le 30 juillet.

Lors d'une conférence de presse le 12 août, John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, a affirmé que les États-Unis et Israël partagent l'avis selon lequel un conflit pourrait éclater dès cette semaine, et qu'ils ont déjà élaboré des scénarios de réponse. 

«Je tiens à souligner que nous partageons les inquiétudes et les évaluations de nos partenaires israéliens quant à la possibilité d'attaques cette semaine. Nous surveillons la situation de très près. Bien qu'il soit difficile de garantir quoi que ce soit à ce stade, nous devons nous préparer à faire face à la possibilité d'une série d'attaques», a-t-il indiqué.

D’après les observateurs, les efforts diplomatiques pour empêcher des représailles de l'Iran et de ses alliés semblent avoir échoué. L'objectif principal des parties concernées est désormais de minimiser l’ampleur des attaques contre Israël et de contenir les représailles israéliennes afin d’éviter une escalade vers un conflit généralisé au Moyen-Orient.

«La communauté internationale intensifie ses efforts pour prévenir l’escalade de la situation et éviter un conflit à grande échelle. Le plus grand danger est que des représailles mutuelles puissent entraîner un conflit régional, susceptible de provoquer des impacts globaux et de déstabiliser le Moyen-Orient», affirme Ismat Mansour, spécialiste des études israéliennes à l'Institut de recherche palestinien.

La communauté internationale s’engage dans une course contre la montre pour empêcher un embrasement au Moyen-Orient - ảnh 2John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis. Photo: AP

Les négociations dans l’impasse

Parallèlement aux efforts diplomatiques visant à limiter les scénarios de représailles mutuelles, la communauté internationale s’emploie également à promouvoir un accord de cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza. Cet accord est considéré comme une base fondamentale pour inciter les parties à se réunir et discuter des solutions politiques à long terme pour Gaza et la région. Les diplomates américains, égyptiens et qataris, ainsi que des représentants du Hamas, se réuniront le 15 août au Caire pour poursuivre les négociations sur le cessez-le-feu et les échanges d’otages. Malgré les tensions actuelles, les États-Unis ont confirmé leur intention de maintenir la rencontre prévue et ont appelé les représentants du Hamas à y participer.

Cependant, selon Saad Nimr, professeur de sciences politiques à l’Université de Birzeit en Cisjordanie (Palestine), l’augmentation récente des attaques de l'armée israélienne à Gaza, dans le sud du Liban et en Syrie, y compris le bombardement d’une école à Gaza le 10 août ayant causé la mort d’une centaine de personnes, complique de plus en plus les efforts diplomatiques visant à apaiser les tensions entre l’Iran et Israël et à établir un cessez-le-feu à Gaza. 

«Les efforts diplomatiques actuels visent notamment à convaincre l’Iran de réduire considérablement les représailles contre Israël, l’objectif étant de promouvoir un accord de cessez-le-feu et un échange d’otages dans la bande de Gaza, si Israël accepte. Cependant, les actions récentes de la part d’Israël ainsi que les lourdes pertes causées par les dernières attaques à Gaza montrent qu’il n’y a aucun changement par rapport à la situation précédente.»

En réponse aux opérations militaires israéliennes, le mouvement Hamas a déclaré le 11 août qu'il n'enverrait pas de négociateurs aux pourparlers sur le cessez-le-feu et la libération des otages avec Israël, prévus jeudi au Caire. Le Hamas a affirmé que ces pourparlers ne sont qu’un prétexte pour intensifier la violence. De plus, le mouvement a exigé que les discussions se basent uniquement sur la proposition en trois étapes présentée par le président américain Joe Biden au Conseil de sécurité de l'ONU le 31 mai dernier, et non sur de nouvelles propositions.

Le 12 août, Farhan Haq, porte-parole adjoint du Secrétaire général de l'ONU, a condamné l’attaque contre une école à Gaza le 10 août, tout en exhortant toutes les parties à appliquer immédiatement la résolution 2735 du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptée le 10 juin dernier. Cette résolution exige la libération des otages et l’instauration d’un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza.

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