Un missile balistique tiré le 5 juin 2022 depuis la République populaire démocratique de Corée. Photo: Arirang

"Escalade de tension" ou "haute tension" sont des expressions souvent utilisées par les médias et les analystes d’Asie du Nord-Est pour décrire la situation dans la péninsule coréenne ces derniers jours.

Des évolutions inquiétantes

Séoul et Washington ont effectué mardi de nouveaux exercices militaires aériens, avec au moins 20 avions, face aux récentes tensions liées aux quelque huit missiles tirés dimanche par Pyongyang. Les manœuvres ont été effectuées dans les eaux de la mer Jaune, avec des chasseurs «F-35A», «F-15K» et «FK-16» du côté sud-coréen, et des chasseurs «F-16» du côté américain. Il s'agit du troisième exercice consécutif, en une semaine, mené par les alliés dans la péninsule coréenne. Plus tard dans la journée, l’armée de l’air japonaise a également rejoint l’armée de l’air américaine dans un exercice conjoint au-dessus des eaux de la mer du Japon. Auparavant, lundi 6 juin, la République de Corée et les États-Unis avaient tiré huit missiles balistiques en réponse aux lancements du même nombre de missiles par Pyongyang la veille, faisant suite à un exercice militaire conjoint entre Séoul et Washington auquel participait le porte-avions américain de 100.000 tonnes, l'USS Ronald Reagan. 

La République populaire démocratique de Corée a envoyé des messages durs à l'encontre des États-Unis et de la République de Corée. L'ambassadeur nord-coréen aux Nations Unies, Han Tae-song, a déclaré le 2 juin que "la RPDC était toujours en état de guerre avec les États-Unis".

En réponse, le porte-parole du département d'État américain, Ned Price, a déclaré le 6 juin que les lancements de missiles de Pyongyang constituaient "une menace pour ses voisins et plus largement pour la communauté internationale". Ned Price a également averti que Pyongyang pourrait procéder à un essai nucléaire "dans les prochains jours".

Pour sa part, le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a convoqué une réunion du Conseil national de sécurité et a ordonné “l’élargissement de la force de dissuasion de la République de Corée et des États-Unis et le renforcement continu de la posture de défense unie”. Pendant ce temps, le ministre japonais de la Défense, Kishi Nobuo, a estimé que les lancements de missiles nord-coréens étaient totalement inacceptables.

Les armées sud-coréenne et américaine ont conjointement effectué des tirs de huit missiles sol-sol de type ATACMS, le 6 juin 2022. Photo: Yonhap

Vers un dialogue

Selon des analystes, alors que le conflit russo-ukrainien n’a aucun signe d’apaisement, les tensions dans la péninsule coréenne risquent de menacer les efforts de maintenir la paix et la stabilité stratégique à l’échelle planétaire. Ainsi, la promotion du dialogue et des contacts diplomatiques entre les parties concernées s’impose plus que jamais.

«Comme vous l'avez déjà entendu dire, nous demeurons engagés dans une approche diplomatique avec la RPDC. Nous l'appelons à s'engager dans un dialogue», a indiqué le porte-parole du département d'État, Ned Price, lors d'un point presse régulier, lundi 6 juin, qui a par ailleurs rejeté la possibilité que les États-Unis changent leur politique vis-à-vis de la RPDC, dans un avenir proche.

Auparavant, la rencontre entre les trois envoyés nucléaires sud-coréen, japonais et américain avait envoyé un message similaire en appelant Pyongyang au dialogue pour dénucléariser la péninsule coréenne et y faire revenir la paix.

De son côté, l'ambassadeur nord-coréen auprès des Nations Unies, Han Tae-song, a déclaré, le 2 juin, que Pyongyang s'engageait à contribuer à la paix et au désarmement dans le monde.