(VOVworld)- Les diplomates s’activent pour chercher une solution à la crise syrienne. Cette semaine, l’ancien Secrétaire Général de l’ONU Kofi Annan devait se rendre en Syrie en tant qu’émissaire des Nations Unies. La Russie et la Chine y dépêchent également leurs envoyés spéciaux. Mais les analystes s’accordent à dire que ces déplacements ont peu de chances d’aboutir à de quelconques avancées, tant les grandes puissances sont profondément divisées sur la façon de régler la crise syrienne.
Arrivé mercredi en Egypte, Kofi Annan est attendu en fin de semaine en Syrie. Mais de nombreux analystes prédisent déjà que ses chances de réussite ne dépasseraient pas les 5%. Il semblerait plutôt que l’ancien Secrétaire Général de l’ONU se soit montré un peu trop ambitieux en avançant, lors de sa première conférence de presse en qualité d’émissaire de l’ONU, l’objectif de parvenir à un cessez-le-feu, à la fin de la violence et à l’établissement d’un dialogue. Cela dit, cette mission, aussi impossible semble-t-elle, s’avère nécessaire dans la mesure où elle pourrait éventuellement conduire à des négociations sur une trêve en Syrie, là où la communauté internationale peine à stopper les violences qui durent depuis un an déjà.
Presque simultanément, la Russie et la Chine dépêchent leurs envoyés spéciaux en Syrie. Li Huaxin, ancien ambassadeur chinois en Syrie, est arrivé mercredi et Sergei Lavrov, le ministre russe des Affaires Etrangères est attendu samedi au Caire, pour rencontrer le Secrétaire Général de la Ligue arabe Nabil el-Arabi. Les Nations Unies espèrent que les envoyés russe et chinois collaboreront avec Kofi Annan pour trouver une issue à la crise syrienne. Pour sa part, la Chine a fait savoir qu’elle soutenait le rôle directeur de l’ONU dans l’aide humanitaire aux Syriens, mais qu’elle s’opposait à toute ingérence dans les affaires intérieures de la Syrie, sous l’enseigne d’action humanitare. Par ailleurs, elle conteste toute intervention militaire et toute promotion d’un changement de régime en Syrie.
Alors que les Nations Unies, la Russie et la Chine multiplient les navettes diplomatiques pour trouver une solution pacifique, les pays occidentaux, eux, accentuent la pression sur le président syrien Bachar al-Assad, l’exhortant à démissionner et à ne plus réprimer ses opposants. Depuis les Etats-Unis, le sénateur républicain John McCain a appelé à des raids aériens contre la Syrie. Et tout en excluant une attaque unilatérale de la part des Etats-Unis, le président Barack Obama et son secrétaire à la Défense Leon Panetta ont affirmé que le renversement de Bachar al-Assad n’était plus qu’une question de temps. Washington a ajouté la radio et télévision syrienne dans sa liste noire tout en proposant au Conseil de Sécurité de l’ONU un nouveau projet de résolution sur la Syrie. Plusieurs alliés des Etats-Unis comme la Grande-Bretagne, la France ou l’Espagne ont fermé leurs ambassades pour protester contre l’escalade de la violence dans ce pays. Aux yeux de nombreux observateurs, tous ces agissements ne servent qu’à une lutte d’influence entre les Occidentaux qui, in fine, ne se préoccupent pas vraiment du sort des Syriens.
Face à la pression venue de l’Occident, le gouvernement syrien intensifie sa pression militaire sur les villes rebelles. Ainsi, mardi, son armée a lancé une offensive d’envergure contre la province de Deraa et certaines villes du sud, faisant plusieurs morts. Le président Bachar al-Assad a par ailleurs déclaré qu’il briserait toute tentative d’intervention étrangère tout en renforçant la lutte contre le terrorisme.
Dans un tel contexte, une solution pacifique à la crise syrienne constitue un défi majeur pour les diplomates et l’avenir de ce pays, qui a été dans le passé l’Etat le plus stable du monde arabe, demeure incertain.
Hong Van