(VOVWORLD) - Objet de litiges territoriaux entre les pays riverains, la mer Orientale est aujourd’hui également au cœur de la stratégie navale des grandes puissances. Afin de garantir la sécurité dans cette mer hautement convoitée, certains États membres de l’ASEAN ont adressé à l’ONU des notes diplomatiques afin de faire connaître leur position, une position pacifique et respectueuse du droit international.
Le vice-ministre des Affaires étrangères Nguyên Quôc Dung |
La mer Orientale constitue un enjeu stratégique de premier plan pour de nombreux pays en Asie-Pacifique et sur l’échiquier mondial. Véritable axe géostratégique et économique, tous les gouvernements entendent défendre et protéger la liberté de navigation maritime et aérienne dans cette zone et maintenir la stabilité politique dans la région.
Une approche pacifique et juridique
Les visées expansionnistes illégitimes de la Chine en Mer Orientale ont suscité la colère des Etats côtiers. Ces derniers ont envoyé à l’ONU des notes diplomatiques pour exposer leur point de vue juridique et contester les revendications et agissements de la Chine. Ces notes démontrent que les pays aséaniens parlent d’une seule voix et témoignent de leur volonté de rechercher une solution pacifique pour ces conflits, explique Pham Lan Dung, directrice par intérim de l’Académie de la diplomatie.
« L’envoi de ces notes diplomatiques à l’ONU constitue une prise de position ferme et témoigne de la volonté des pays aséaniens de traiter de manière juridique les conflits en mer Orientale en s’appuyant notamment sur la Convention de l’ONU sur le droit de la mer de 1982. Les pays riverains ont également souligné l’universalité et la légitimité de ce document qui encadre toutes les activités maritimes et océaniques dans le monde », a-t-il souligné.
L’unanimité
Les conflits en mer Orientale constituent le défi majeur à relever pour garantir la stabilité et le développement de la Communauté aséanienne. Pour y parvenir, l’Association a mis en œuvre de multiples actions pour fédérer les pays autour d’un seul et même objectif et devenir le porte parole des pays d’Asie du Sud-Est dans ce litige.
Lors des deux sommets organisés en 2020 sous l’égide du Vietnam, les dirigeants de l’ASEAN ont reconnu la Convention de l’ONU sur le droit de la mer de 1982 comme l’unique référence juridique légale. Unis, ils ont plaidé pour la reprise des négociations sur le Code de conduite, un texte qui permettra de garantir la paix et la prospérité dans cette mer.
L’ASEAN a également renforcé son influence dans la région vis-à-vis des grandes puissances mondiales, affirme le vice-ministre des Affaires étrangères Nguyên Quôc Dung.
« Les États membres agissent en faveur des intérêts de l’ASEAN. Ils défendent la position commune du bloc sur les différents sujets internationaux, dont la mer Orientale. C’est la manière dont l’Association amplifie son influence dans cette région », a-t-il dit.
Le journaliste indien Rudroneel Ghost |
La mer Orientale attire l’attention de plusieurs pays par sa position géopolitique et économique mais l’ASEAN est aujourd’hui un nouveau pôle de développement mondial, explique le journaliste indien Rudroneel Ghost.
Profondément pacifique et acteur du développement régional, l’ASEAN appelle en permanence ses pays membres à renforcer leurs liens de confiance et à promouvoir le dialogue plutôt que la force. En attendant la conclusion d’un Code de conduite, il est nécessaire de respecter la Convention onusienne de 1982 et la Déclaration sur la conduite des parties en mer Orientale.