(VOVWORLD) - Apparue en Chine en décembre 2019, l’épidémie de nouveau coronavirus touche désormais une bonne centaine de pays. Ses conséquences sur l’économie mondiale deviennent de plus en plus sérieuses.
Le patron suédois de Daimler-Mercedes, Ola Källenius met en garde contre le retour du nationalisme économique dans le contexte de l’épidémie de coronavirus. Photo : Reuters
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La crise du Covid-19 pèse sur la Chine, deuxième puissance économique du monde, et sur les chaînes d’approvisionnement des multinationales qui ont besoin de composants fabriqués dans les usines chinoises pour assurer leur production. Les secteurs de l’automobile, de l’électronique, du textile et de l’habillement, du cuir et de la chaussure sont touchés de plein fouet.
A l’arrêt des usines s’ajoute désormais les mesures de confinement prises pour contenir l’expansion du virus, qui affectent lourdement d’autres secteurs tels que le tourisme, les services ou encore l’aviation civile.
Une forte baisse de la croissance mondiale
Compte tenu de l’accélération de la propagation du Covid-19, plusieurs organisations internationales ont revu à la baisse leurs prévisions de croissance mondiale. Selon les estimations de Bloomberg, le Covid-19 pourrait coûter jusqu'à 160 milliards de dollars à l'économie mondiale, soit 3 ou 4 fois de plus que les impacts du Sras en 2003.
Le Fonds monétaire international (FMI) estime de son côté que l’épidémie pourrait coûter entre 0,1 et 0,2 point de croissance à l’économie mondiale.
Selon BofA Global Research, la croissance mondiale pourrait être réduite à 2,8 % en 2020, soit son pire indice depuis la crise économique et financière de 2009.
Oxford Economics, l’un des premières agences mondiales de prévisions économiques, estime quant à elle que le Covid-19 pourait coûter 1,1 mille milliards de dollars, soit environ 1,3% du PIB mondial.
De lourds impacts sur les économies émergentes
La Chine, locomotive de la croissance mondiale depuis trois décennies, devrait se contenter d’une croissance de 1,2% pour le premier trismestre de l’année, avertit Bloomberg Economics qui prévoit par ailleurs une baisse de l’économie européenne et une chute de 40 à 50% de la bourse américaine. Le Covid-19 touche également plusieurs secteurs de l’économie japonaise, notamment le tourisme et les exportations. Tokyo redoute aussi l’annulation des Jeux olympiques de Tokyo 2020 qui pénaliserait gravement son économie. Le coronavirus impacte également la République de Corée, troisième foyer mondial du Covid-19.
Face à cette situation exceptionnelle, de nombreux pays ont lancé des initiatives pour stimuler la croissance économique. A deux reprises, au mois de février, la Banque centrale chinoise a injecté des liquidités sur le marché afin de soutenir l’économie nationale. La Banque centrale européenne a décidé de maintenir des taux d'intérêt négatifs. La République de Corée, la Malaisie ou encore le Vietnam ont pris des mesures en faveur des entreprises lourdement touchées par l’épidémie. La Banque japonaise a libéré la somme de 500 milliards de yens, soit 4,6 milliards de dollars, pour soutenir les entreprises locales. Séoul a accordé des prêts aux petites entreprises pour leur permettre de payer leurs salariés. L’Italie a également accordé des facilités de crédit aux entreprises accusant une baisse de leur chiffre d’affaires de 25%.
Les combats contre le Covid-19 et la récession économique mondiale sont engagés. Pour éviter que le choc économique ne se mue en crise financière, aucun pays ne doit lésiner sur les moyens à mettre en place.