Le secrétaire général Tô Lâm lors d'une rencontre avec des représentants du corps enseignant et des responsables de l'éducation. Photo: VOV

Pour s'adapter à la nouvelle phase de développement, le système éducatif vietnamien doit opérer un changement en profondeur, visant une meilleure qualité, le développement global de l’individu et la formation d'une main-d'œuvre hautement qualifiée.

Un rôle décisif dans le développement national…

Dès 1945, le Parti et l'État vietnamiens ont misé sur l'éducation, la considérant comme un investissement pour le développement, et l’ont priorisée par rapport à d'autres secteurs.
Lors de la première réunion du Conseil du gouvernement provisoire, en 1945, le Président Hô Chi Minh a proposé de lancer une campagne contre l'analphabétisme, estimant qu'«une nation ignorante est une nation faible». Le 8 septembre 1945, le Département de l’éducation populaire a été créé dans le but d’éliminer l’analphabétisme, conséquence de la politique d’ignorance imposée par les colonisateurs. Ce travail colossal a été accompli en 20 ans, dans le nord du pays, en plaine comme en montagne, grâce au mouvement de l'éducation populaire, axé sur la gratuité de l'enseignement de l’écriture latinisée du vietnamien.
On peut dire que cet exploit a constitué la première et la plus fondamentale base pour que la révolution vietnamienne atteigne de nouveaux sommets, y compris la libération et la réunification nationales. Les succès considérables des 40 ans de Renouveau y sont également étroitement liés.
Durant ces 40 ans, l'éducation primaire et secondaire a été progressivement généralisée, atteignant des standards de plus en plus élevés. L'enseignement supérieur a été réformé pour mieux répondre aux besoins du marché du travail. Plusieurs établissements occupent désormais des positions élevées dans les classements régionaux et mondiaux. Plus de 240 universités vietnamiennes comptent des experts et dispensent des formations dans la plupart des domaines répertoriés à l’échelle mondiale, y compris les métiers les plus récents.

… qui doit absolument être maintenu
La quatrième révolution industrielle et l’émergence de l’économie du savoir ainsi que de la société du savoir ont propulsé la réforme de l'éducation au rang de priorité mondiale, et le Vietnam ne peut pas rester à l'écart. Le pays a besoin de main-d'œuvre hautement qualifiée, notamment dans les domaines scientifiques et technologiques pointus qui renforcent sa position et sa compétitivité à l’international.
C’est d’ailleurs ce qu’a tenu à souligner le secrétaire général du Parti, Tô Lâm, lors d'une rencontre avec des représentants du corps enseignant et des responsables de l'éducation le 18 novembre à Hanoï. 

«Nous devons nous concentrer sur la réforme du système éducatif et de la formation afin d’accomplir l'objectif de créer une main-d'œuvre pour la construction et la défense de la patrie dans cette ère d’essor national. Tout ce travail devra être achevé au cours de l’exercice suivant le 14^e Congrès du Parti. La grande priorité est de former des individus socialistes, ce qui nécessite de grands efforts dans l’éducation de la personnalité, de l’éthique, du mode de vie, des connaissances juridiques et de la conscience civique. L’accent doit être mis sur les valeurs fondamentales de la culture, des traditions et de l’éthique nationales, mais aussi sur les trésors de la culture mondiale, les valeurs essentielles et humanistes du marxisme-léninisme et de la pensée de Hô Chi Minh, ainsi que sur le programme et la ligne directrice du Parti», a-t-il précisé.

Le Vietnam vise à figurer parmi les trois premiers pays de l'ASEAN d'ici 2030 en matière de publications internationales et d’impact des recherches scientifiques, tout en comptant au moins une université parmi les 100 meilleures au monde.
En plus de l’élimination totale de l'analphabétisme, notamment dans les régions reculées et chez les minorités ethniques, le Vietnam s’apprête à lancer un mouvement d'«éducation populaire numérique». Le Bureau politique du Parti communiste vietnamien va prochainement promulguer une résolution sur la transformation numérique nationale. L’idée est de diffuser rapidement les connaissances de base sur la transformation numérique à l’ensemble de la population. L’État garantira que le budget alloué à l'éducation représente au moins 20% des dépenses publiques.

Le Premier ministre Pham Minh Chinh lors de la session 2024 du Comité national pour la réforme de l’éducation et de la formation. Photo: VOV

Au début du mois de novembre, lors de la session annuelle 2024 du Comité national pour la réforme de l’éducation et de la formation, le Premier ministre Pham Minh Chinh a insisté sur la nécessité de mettre l'éducation et la formation au niveau des pays développés dès que possible. 

«Les politiques relatives à l'éducation et à la formation doivent être rapides, réalisables, opportunes et efficaces. L’intelligence nationale ne pourra se développer que grâce à un système d’éducation et de formation plus performant, favorisant l'innovation. Nous devons tout mettre en œuvre pour amener le système éducatif au niveau des pays développés, renforcer l’autonomie, la résilience et la confiance nationales. De plus, il faut suivre les tendances de l'époque et valoriser la puissance de la nation tout en profitant des conditions internationales favorables», a-t-il souligné.

Réformer l’éducation et la formation s’impose ainsi comme une solution stratégique pour guider le pays vers une ère de prospérité, mais aussi pour célébrer dignement le centenaire du Parti et de la République.