Les enjeux du référendum italien

(VOVworld) - Le 4 décembre prochain, les Italiens seront appelés aux urnes pour un référendum sur la réforme constitutionnelle, référendum qui pourrait coûter son poste au président du Conseil Matteo Renzi et provoquer une nouvelle période d’instabilité politique en Italie. Mais, c'est également la place de ce pays dans la zone euro qui est en jeu.

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Cette réforme constitutionnelle voulue par le président du Conseil italien, Matteo Renzi, a pour objectif de simplifier le système politique et de donner davantage de gouvernabilité au pays. Elle est censée permettre plus de stabilité politique dans un pays qui a connu 60 gouvernements depuis 1945. Plus précisément, la réforme prévoit de mettre fin au bicaméralisme parfait toujours en vigueur actuellement. Elle vise à réduire les pouvoirs du Sénat, qui ne pourrait plus renverser le gouvernement (c’est la fin du vote de confiance), et à réduire le nombre de sénateurs (100 élus contre 315 aujourd’hui) qui seraient élus non plus au suffrage direct mais par les conseils régionaux.

Pourquoi cette réforme ?

Matteo Renzi multiplie les meetings pour convaincre que sa réforme constitutionnelle est un élément clé pour l'avenir du pays. Il tente de présenter le « oui » comme le vote de la modernité et du changement, celui qui permettrait à l’Italie d'être plus en phase avec les valeurs de l’UE et de mieux faire face aux  défis majeurs qui se multiplient à l’heure de la mondialisation.

Le bicaméralisme parfait, qui octroie à la Chambre des députés et au Sénat des pouvoirs identiques est de nature à bloquer les réformes politiques et économiques initiées par le chef du gouvernement. C'est en tout cas le point de vue de Matteo Renzi qui n'hésite pas à parler de blocage institutionnel et d’instabilité gouvernementale. Avec la réforme constitutionnelle, seule la Chambre serait en mesure d'accorder ou de refuser la confiance au gouvernement. De même, la nouvelle loi électorale en gestation stipule que le parti arrivé en tête du scrutin n'aura plus besoin de s’appuyer sur d’autres partis pour obtenir  la majorité des sièges. En théorie, donc, le pays devrait être mieux gouvernable. D’un point de vue purement économique, de nombreux spécialistes estiment qu’un changement de Constitution est nécessaire pour accélérer la croissance économique du pays.

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Un référendum à hauts risques pour Matteo Renzi

Cette consultation se présente comme un défi pour Matteo Renzi, qui joue son va-tout politique. En effet, les électeurs ne se prononceront pas uniquement sur le texte mais sur le chef du gouvernement lui-même, puisque celui-ci a d'ores-et-déjà annoncé qu'il démissionnerait en cas de victoire du "non". Or, pour l'instant, les sondages donnent une légère avance au "non". Et comme si cela ne suffisait pas, le 27 novembre dernier, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour appeler à voter "non". Au sein même de son parti, Matteo Renzi n’a pas non plus tous les soutiens de ses pairs.

Si cette réforme constitutionnelle était rejetée par les Italiens et si Matteo Renzi démissionnait bel et bien comme il l'a affirmé, la quatrième puissance de l'Union européenne pourrait plonger dans une nouvelle crise politique et financière. Ce chaos politique ferait du Mouvement 5 étoiles (M5S) de l’ancien comédien Beppe Grillo le favori des prochaines élections. Il s’agit du principal parti italien d’opposition connu pour ses positions eurosceptiques. Dans ce cas- là, le scénario d’un Italexit deviendrait possible, sinon probable.  

L’avenir de leur pays est entre les mains des Italiens. "si", "no"? A eux de décider ce 4 décembre !



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