Les perspectives économiques japonaises baptisées “Abenomics”

(VOVworld)- Le Fonds monétaire international FMI a organisé ce mardi à Tokyo au Japon un séminaire sur l’Abenomics, nom donné aux politiques économiques prônées par le Premier Ministre japonais Shinzo Abé. L’objectif est de redonner une dynamique de croissance plus robuste au Japon, alors que son économie est lourdement touchée par la déflation depuis maintenant 2 décennies.

Les perspectives économiques japonaises baptisées “Abenomics” - ảnh 1
Le Premier Ministre du Japon, Shinzo Abé. Source: AFP

L’Abenomics est une réforme ambitieuse lancée par Shinzo Abé dès sa réélection au poste de Premier Ministre du Japon, poste qu’il avait du abandonner en 2007. A la différence des politiques économiques de ses prédécesseurs, l’Abenomics se veut une thérapie de choc reposant sur 3 piliers que sont un plan de relance, une politique d’assouplissement monétaire plus énergique et l’augmentation des dépenses publics. Avec cette stratégie, les Japonais espèrent redorer leur image sur la scène internationale, après avoir cédé leur position de deuxième puissance économique mondiale à la Chine. S’il réussit, l’Abenomics contribuera en effet à la relance de la croissance mondiale.

Contexte de sa création

Il nous faut remonter aux années 1990, période à laquelle le Japon a connu une bulle immobilière et boursière sans précédent. L’explosion de cette bulle a obligé les entreprises nipponnes à transférer leur production à l’étranger tout en essayant de réduire leurs dettes. Les consommateurs japonais devaient quant à eux serrer leur ceinture en raison de la stagnation des salaires. Conséquence: durant 2 décennies, le Japon a connu une croissance nulle ou presque en raison de la déflation. Ensuite, le tsunami et le tremblement de terre de 2011 ont frappé de plein fouet cette économie déjà mal en point. Dans ce contexte, redonner une croissance à un pays ayant le taux de vieillissement le plus élevé au monde devenait une tâche bien trop complexe. Plusieurs Premiers ministres Japonais s’y sont essayés sans toutefois y parvenir. Shinzo Abé lui-même avait dû démissionner 12 mois après le début de son premier mandat. Cette fois, il compte sur le succès de son Abenomics pour lui permettre de rester plus longtemps à son poste, alors qu’il est le 6ème premier ministre japonais en 6 ans.

Résultats préliminaires

Il est encore trop tôt pour évaluer la réussite de cette stratégie. Les premiers résultats sont cependant impressionnants. L’Abenomics a d’abord permis de redonner  confiance aux Japonais en la relance de l’économie nationale. Selon un sondage effectué par l’agence de presse Kyodo, 65% des interrogés croyaient en son succès. En effet, sous l’effet de ces politiques économiques, la bourse de Tokyo a fait un bond spectaculaire alors que les autres places financières régionales et mondiales restent moroses. L’Indice Topix a enregistré une croissance de 61%, un an seulement après la réélection de Shinzo Abé. Par ailleurs, la politique d’assouplissement monétaire initiée par cette stratégie a entraîné une forte dépréciation du yen favorisant ainsi les exportations japonaises. Pour la première fois depuis 4 ans, un dollar américain vaut 100 yens japonais. Ce sont les secteurs automobiles et électroniques qui en bénéficient le plus, leurs exportations n’ayant cessé de progresser ces derniers temps.

Parallèlement, le gouvernement japonais a la volonté d’augmenter les dépenses publiques. Un budget de plus de 92 mille milliards de yens, équivalant à 906 milliards de dollars, a été alloué pour l’exercice fiscal de 2013. Shinzo Abé s’est ainsi engagé à investir davantage dans le secteur privé. Selon le plan quinquennal de développement économique de son gouvernement, d’ici 3 ans, les investissements dans les entreprises devraient augmenter pour s’élever à un total de 70 mille milliards de yens (700 milliards de dollars), soit une hausse de 10% par rapport au niveau actuel. Le revenu moyen par habitant devrait progresser d’un million et demi de yens d’ici 10 ans,  alors qu’il est de 3,8 millions de yens actuellement. Une réduction d’impôts sur le revenu des entreprises et une réforme administrative sont également prévues.

Effets secondaires

Toute médaille a aussi son revers. Selon plusieurs analystes et économistes, l’Abenomics fait aussi courir de grands risques à l’économie nipponne. Le FMI a évoqué la hausse des taux sur la dette publique, représentant actuellement 130% du PIB du pays du soleil levant.

Cependant, le FMI reste optimiste quant à un redressement de la 3ème puissance économique mondiale dans le futur vu de ses vastes projets récemment entrepris. Selon cette institution financière, le Japon devrait réaliser une croissance de 2,5% lors de cet exercice fiscal de 2013. Une belle perspective pour l’économie japonaise? Il est trop tôt pour l’affirmer. Mais une chose est sûre, l’économie japonaise est en train de se redresser./.

Sur le même sujet

Commentaires

Autres