(VOVWORLD) - Les États-Unis et le Vietnam viennent de célébrer les 25 ans de la normalisation de leurs relations. Des projets communs visant à réparer les dommages de guerre ont permis aux deux anciens ennemis de se rapprocher et de devenir aujourd’hui des partenaires à part entière.
En 2019, Daniel Kritenbrink est devenu le premier ambassadeur américain à avoir visité le cimetière national de Truong Son, dans la province de Quang Tri (centre), dernier lieu de repos de 10.000 soldats morts pendant la guerre qui a opposé les deux pays.
Photo: Ambassade des États-Unis au Vietnam
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La volonté de part et d’autre
En 2015, soit 40 ans après la guerre et 20 ans après la normalisation des relations diplomatiques vietnamo-américaines, Mathew Reenan, vétéran américain, est revenu pour la première fois à Danang. Ancienne base militaire américaine, la ville a changé à une vitesse incroyable et est désormais l’un des pôles économiques les plus importants du Vietnam. Après avoir visité le centre de protection des victimes de la dioxine, Mathew a réalisé que les conséquences de la guerre étaient encore bien présentes. Touché par cette effroyable réalité, il a décidé de revenir au Vietnam deux fois par an pour aider les victimes de l’agent orange.
«J’ai rencontré beaucoup de Vietnamiens à Danang. A aucun moment, je n’ai ressenti de la haine ou de la colère envers les anciens combattants. Personne ne m’a jamais dit : «Vous avez commis des crimes de guerre dans ce pays». Le regard amical des locaux m’a donné envie de revenir régulièrement», nous confie-t-il.
Nguyên Thu Thao, la première représentante en chef du fonds des anciens combattants américains au Vietnam, s’implique depuis quinze ans dans différents projets de coopération Vietnam-États-Unis. En 2003, elle a fait approuver par le Congrès américain un programme de déminage au Vietnam et en 2008, l’octroi d’aides en faveur des victimes de l’agent orange. Elle raconte :
«En mai 2007, le président Georges William Bush a accordé trois millions de dollars pour régler les problèmes liés à la dioxine au Vietnam. Par rapport aux autres projets de coopération bilatérale, cette enveloppe était très modeste, mais elle avait une signification très importante. Elle marquait un changement dans la politique américaine sur le Vietnam. L’administration américaine admettait sa responsabilité et acceptait enfin d’octroyer des fonds à cette mission».
À ce jour, Washington a consacré 105 millions de dollars aux programmes de déminage et aux personnes blessées par les engins explosifs datant de la guerre.
En 2018, les États-Unis ont achevé de nettoyer 100.000 mètres cubes de terre infectée par la dioxine à l’aéroport de Danang. Ces travaux ont duré six ans et coûté pas moins de 110 millions de dollars. Une opération similaire a débuté en 2019 à l’aéroport de Biên Hoà dont le volume de travail est estimé quatre fois plus important qu’à Danang.
En 2019, Daniel Kritenbrink est devenu le premier ambassadeur américain à avoir visité le cimetière national de Truong Son, dans la province de Quang Tri (centre), dernier lieu de repos de 10.000 soldats morts pendant la guerre qui a opposé les deux pays.
Très prochainement, Washington débloquera 2,5 millions de dollars pour la recherche des soldats vietnamiens portés disparus pendant la guerre, a annoncé Timothy Rieser, haut conseiller de la commission chargée de valider les dépenses budgétaires au sein du Sénat américain. Photo: TTXVN
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Un volet important de la coopération bilatérale
Les actions menées conjointement pour régler les conséquences de la guerre ont permis aux deux pays de se rapprocher et il s’agit d’un volet important de notre partenariat intégral, a déclaré Bonnie Glick, directrice adjointe de l’Agence américaine pour le développement international (USAID).
Très prochainement, Washington débloquera 2,5 millions de dollars pour la recherche des soldats vietnamiens portés disparus pendant la guerre, a annoncé Timothy Rieser, haut conseiller de la commission chargée de valider les dépenses budgétaires au sein du Sénat américain. Ce sera le projet le plus important et le plus significatif dans le cadre de la réparation des dommages de guerre, a-t-il précisé.
Dans ces opérations, le Vietnam s’est toujours montré résolument pacifique envers les États-Unis. Cette collaboration a ouvert la voie à des échanges bien plus vastes, notamment dans l’économie, l’éducation, les recherches scientifiques et la sécurité.