Mauvaises augures pour la crise de la dette publique en Europe

(VOVworld)- Ces derniers jours, des données peu encourageantes concernant la dette publique dans la zone euro ont été révélées. Contrairement aux prévisions, la crise sur le vieux continent s’avère pire que les prévisions.

L’Allemagne, la plus grande économie de l’Europe, est nouvellement entrée dans la liste des pays affectés par la crise de la dette publique. Selon les prévisions du ministère allemand de l’économie, la valeur des exportations, principale filière de l’économie allemande, a baissé de 3,4% ces 9 derniers mois. Certaines grandes entreprises allemandes ont commencé à licencier. L’industrie automobile présente aussi des signes d’affaiblissement alors que les constructeurs doivent vendre leurs produits à bas prix pour maintenir leurs chiffres d’affaires. Le ministère allemand de l’économie a averti que la croissance du pays stagnerait au 4è trimestre et que cela durerait encore pendant le premier trimestre de 2013. Entretemps, l’économie française est aussi au bord de la récession, la banque nationale de France prévoit que la croissance économique de la France continuera de baisser de 0,1% au dernier trimestre de l’année.

Dans ce contexte morose, le récent rapport de la commission européenne sur la situation économique de l’Europe a assombri l’économie européenne. Selon celui-ci, l’économie de la zone de l’euro de 17 pays membres baissera de 0,4% en 2012 car la crise de la dette publique entraine une perte de confiance et porte le taux de chomage à un niveau record. La commission européenne prévoit que le déficit budgétaire de l’Espagne pourrait atteindre 6,4% du PIB en 2014, loin de l’objectif de 2,8% fixé par ce pays au début de cette année et de la limite de 3% fixée par l’Union Européenne. L’Allemagne n’enregistrera qu’une croissance de 2% en 2014, un niveau bien modeste par rapport aux précédentes prévisions de la commission européenne. La Grèce, pays qui vient d’adopter le 4è plan d’austérité en 2 ans, accuse un taux de chomage très élevé en raison justement des mesures d’austérité. Un quart des travailleurs sont concernés. La Grèce accumule une dette publique de 170% du PIB et ce taux pourrait atteindre 220% en 2016.

En observant ces chiffres, le commissaire économique de l’Union Européenne Olli Rehn reconnaît qu’il n’y a pas actuellement de réponses faciles aux questions européennes.

La crise de la dette publique affecte non seulement les pays de la zone de l’euro, mais aggrave la marge de fonctionnement de l’Union Européenne. Les négociations sur le budget de l’Union en 2013 ont échoué car certains pays soutiennent les mesures d’austérité et refusent de combler les caisses d’assistance aux pays les plus démunis. La commission européenne et le parlement européen ont demandé d’augmenter le budget de 6,8% pour le porter à 138 milliards d’euros l’an prochain, en jugeant nécessaire d’investir davantage dans la croissance d’une Europe en récession et de contrer le chomage qui a déjà atteint un niveau record dans de nombreux pays. Mais les pays membres ne veulent qu’une augmentation de 2,8%. Pire encore, les parties concernées ne sont pas parvenues à combler le déficit de 8,9 milliards d’euros déjà dépensés cette année. Sans un accord sur des cotisations au budget commun, l’Union Européenne ne pourrait plus fonctionner.

La liste des pays affectés par la crise de la dette publique en Europe s’allonge. À cela s’ajoute la difficulté d’obtenir un accord commun sur le budget de l’Union Européenne. La tempête financière s’abat lourdement sur le vieux continent./.

Commentaires

Autres