(VOVWORLD) - Ces derniers jours, nombreux ont été les pays à mettre en avant le rôle de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) dans le maintien de la liberté de navigation en mer Orientale. Ce faisant, ils se sont prononcés en faveur d’une région pacifique, stable et fondée sur des règles.
Le ministre japonais de la Défense Nobuo Kishi (photo: AFP/TTXVN) |
Un concert de protestations…
Lors de leur conversation téléphonique du 25 mai, le ministre japonais de la Défense Nobuo Kishi et le Premier ministre et ministre thaïlandais de la Défense Prayut Chan-o-Cha ont insisté sur l'importance du maintien de la liberté de navigation dans la région Indopacifique. Ils ont également noté que la vision japonaise d’une région Indopacifique libre et ouverte présentait de nombreuses similitudes avec la vision aséanienne. Concernant cette vision aséanienne, ils ont convenu de la pertinence de ses principes, lesquels reposent sur le respect du droit international, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 en particulier.
Auparavant, des responsables japonais avaient eu des entretiens téléphoniques séparés avec leurs homologues philippins et australiens sur la sécurité régionale. Tous ont réitéré leur volonté de coopérer étroitement pour maintenir la paix et la stabilité et se sont déclarés fermement opposés à toute action unilatérale visant à changer le statu quo dans les zones maritimes au sud et à l’est de la Chine.
Le 21 mai, suite à leur entretien à la Maison Blanche, le président américain Joe Biden et son homologue sud-coréen Moon Jae-in ont publié une déclaration conjointe réaffirmant leur confiance dans le rôle central de l’ASEAN. Les États-Unis et la République de Corée s'opposent à toute activité susceptible d’affaiblir, de déstabiliser ou de menacer l'ordre international fondé sur des règles, et s'engagent à maintenir une région Indopacifique inclusive, libre et ouverte. Ils s’engagent à maintenir la paix, la stabilité et la liberté de commerce et prônent le respect du droit international.
… contre une loi inique
Tous les pays susmentionnés réagissaient en fait à l’entrée en vigueur d’une nouvelle loi chinoise sur les garde-côtes. La loi en question permet aux garde-côtes de «prendre toutes les mesures nécessaires, voire de recourir à la force armée, quand les droits souverains de la Chine sont bafoués par des étrangers»… Elle leur donne aussi le feu vert pour démanteler toute infrastructure mise en place sur les récifs et les ilots revendiqués par Pékin. Toujours selon ce texte, les garde-côtes chinois peuvent mettre en place des zones d’exclusion, et inspecter les navires étrangers qui y pénètreraient.
La communauté internationale a vivement condamné cette nouvelle loi chinoise. Le Japon et les Philippines ont envoyé des notes aux Nations Unies, en y faisant observer que ladite loi mettait en danger les activités menées conformément au droit international en mer Orientale. Les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et certains autres pays ont envoyé des navires sur place.
Les pays riverains de la mer Orientale, tels que Brunei, la Malaisie, les Philippines, Taiwan et bien sûr le Vietnam ont tous exprimé leur opposition à cette nouvelle loi, qui selon eux, n’a été conçue que pour étayer les revendications illégales de Pékin. Le recours à la force ou la menace d’y recourir risque d’alimenter les conflits armés, de déstabiliser et de mettre en danger la paix et la sécurité régionale, ont-ils fait remarquer.
La mer Orientale est une zone maritime stratégique, aussi bien au niveau économique, commercial et sécuritaire qu’au niveau géopolitique. Aussi, le maintien de la paix et de la stabilité est-il de la responsabilité de tous les pays.
De son côté, l’ASEAN campe sur sa position en se faisant l’apôtre de la coopération, du dialogue et de la confiance. Elle appelle les parties concernées à observer scrupuleusement la Déclaration sur la conduite des Parties en mer Orientale et à élaborer un Code de conduite conformément au droit international, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 a fortiori.
Cette position est largement soutenue par la communauté internationale et par toutes celles et tous ceux qui souhaitent oeuvrer pour la paix et la stabilité.