Pas de sécurité en Sud-Est asiatique sans stabilité en mer Orientale

(VOVworld) - Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères a terminé ce weekend sa tournée dans 3 pays du Sud-est asiatique par un consensus sur la mer Orientale. En effet, cette visite est intervenue au moment où la Cour permanente d’arbitrage de La Haye s’apprête à rendre son verdict sur les revendications territoriales présentées par les Philippines contre la Chine en mer Orientale. Les analystes supposent que Pékin tente de diviser les Etats membres de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN) dans le dossier de la mer Orientale.

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Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères

 « Les litiges en mer Orientale ne sont pas un problème entre la Chine et l’ASEAN dans son ensemble et n’affectent pas aux relations Chine-ASEAN. Chacun a le droit de choisir ses propres solutions pour régler les litiges, en vertu du droit international, et les autres pays doivent les respecter. » C’est ce qu’a déclaré Wang Yi au terme de sa visite au Laos, au Cambodge et au Sultana de Brunei. Pékin est arrivée à persuader ces 3 pays aséaniens d’aboutir à un consensus en 4 points, un soutien diplomatique important pour la Chine au moment où tout le monde se tourne vers la Cour permanente d’arbitrage de La Haye.

Pékin en quête d’alliés dans l’AEAN

Cette cour devrait publier, en juin, sa décision finale sur le procès déposé par les Philippines, un autre Etat membre de l’ASEAN, contre les revendications chinoises sur la quasi-totalité de la mer Orientale. Il semble que Manille obtienne pour l’instant l’avantage dans son recours.

La Chine a de toute façon boycotté la procédure et dénie toute autorité de cette cour dans ce dossier. Elle campe sur sa position de régler bilatéralement les litiges en mer Orientale. Cette récente tournée en Asie du Sud-Est du chef de la diplomatie chinoise n’excluait pas de gagner le soutien des 3 pays aséaniens. A savoir que ces pays vont tous envoyer de nouvelles figures à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN (AMM), l’évènement qui sera accueilli cet été au Laos, pays qui n’est pas concerné directement par les litiges territoriaux dans cette zone. De l’avis des experts, en agissant de la sorte, la Chine cherche à provoquer des divisions au sein de l’ASEAN au sujet de la mer Orientale.

Pékin craint une ASEAN solidaire ?

La Chine était cependant le seul pays à officiellement rendre public le consensus en 4 points obtenu avec le Laos, le Cambodge et Brunei. Elle craint un éventuel communiqué commun de l’ASEAN publié suite à la décision de la Cour permanente d’arbitrage de La Haye, a expliqué un diplomate aséanien sur la vraie motivation de Wang Yi derrière sa récente tournée. Pékin accentue ainsi ses efforts de lobbying pour convaincre certains gouvernements du sud-est asiatique de réagir négativement contre les intérêts d’autres pays de l’ASEAN.

De son côté, le secrétaire général de l’ASEAN, Le Luong Minh, a réitéré lundi la position en 6 points de l’association sur la mer Orientale. Il s’agit d’observer le droit international, à fortiori la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982, de régler par voie pacifique les litiges, de faire preuve de retenue, de ne pas recourir aux agissements visant à changer le statut quo en mer Orientale, d’observer pleinement la Déclaration sur la conduite des parties en mer Orientale signée en 2002 avec la Chine et de parvenir rapidement à un code de conduite sur la mer Orientale. Tous les pays aséaniens doivent strictement observer ses points de vue immuables, a conclu Le Luong Minh.

Les agissements chinois en mer Orientale constituent une menace pour toute la région, peut-on lire dans l’article « L’ASEAN doit empêcher les ambitions chinoises », publié par la presse thaïlandaise, qui plaide pour une plus forte solidarité entre les Etats membres.

Certes, une ASEAN de paix n’existe jamais sans la stabilité en mer Orientale. Pour y parvenir, les pays aséaniens doivent parler d’une même voix à ce sujet. L’ASEAN pourra-t-elle relever ce défi ? On attend la 49ème conférence des ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN prévue en juillet prochain au Laos.

 

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