Quelle issue pour la péninsule coréenne?

(VOVworld) - Les représentants du Japon, de la République de Corée et des Etats-Unis ont convenu mercredi à Séoul d'accentuer les pressions sur la République Populaire Démocratique de Corée pour la contraindre à revenir à la table des négociations sur le nucléaire, fût-ce en lui imposant de nouvelles sanctions, même si l’option diplomatique reste l’option privilégiée.

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Photo: Yonhap

Les trois émissaires japonais, sud-coréen et américain, qui se sont donc rencontrés mercredi à Séoul ont tenu à souligner la «gravité» de la situation. Il faut dire que les autorités de Pyongyang ont révélé être désormais en mesure de miniaturiser leurs armes.

La République Populaire Démocratique de Corée doit s’apprêter à subir une forte pression internationale si elle s’entête dans ses «provocations», a prévenu Hwang Joon-kook, l’émissaire sud-coréen, faisant ainsi allusion à un isolement encore plus sévère à l’encontre de Pyongyang, aussi bien sur le plan économique que sur le plan diplomatique. Hwang Joon-kook a néanmoins tenu à rappeler que la porte n’était pas fermée et que la reprise des pourparlers à six était, sinon attendue, en tout cas espérée.  

Escalade de la tension

Non contente de procéder à des tirs de missiles balistiques à partir de sous-marins, la République Populaire Démocratique de Corée est en train de construire plusieurs bunkers sur l’île de Galdo. Cette île, située à 2,5km de la frontière maritime avec la République de Corée, est désormais équipée de socles de lancement de fusée et de postes de contrôle susceptibles d’englober les navires patrouilleurs et les forces navales sud-coréennes. Séoul a aussitôt parlé de «menace», en affirmant qu’au moins 5 camps militaires avaient été mis en place sur l’île. De son côté, l’armée sud-coréenne a déployé des missiles Spike, capables de toucher les îles Yeonpyeong et Baengnyeong le cas échéant.

Les forces américaines et sud-coréennes sont désormais contraintes d’envisager des scénarios de réaction rapide, Séoul envisageant d’installer des détecteurs-intercepteurs de missiles et des radars.

Un très fragile espoir

Les pourparlers à six sont au point mort depuis décembre 2008. Les Etats-Unis et leurs alliés attendent des gestes concrets de Pyongyang avant d’envisager des aides financières et des concessions politiques. Mais en s’entêtant à vouloir devenir une puissance nucléaire,  la République Populaire Démocratique de Corée met à mal tout espoir de compromis, et les tirs de missiles auxquels elle procède ne font qu’envenimer la situation dans la péninsule, que l’on sent au bord de l’embrasement.    

Difficile, bien évidemment, de croire en une reprise des pourparlers lorsque Pyongyang annonce fièrement être capable de lancer des têtes atomiques miniaturisées. C’est désormais sur la Chine, le plus grand allié de Pyongyang, que reposent les espoirs de toute la communauté internationale. Les émissaires américain et sud-coréen sont attendus jeudi à Pékin pour rencontrer leur homologue chinois, pour l’enjoindre de persuader Pyongyang de renoncer aux armes nucléaires. Reste à savoir ce que sera la réaction de la Chine, qui entend bien faire feu de tout bois pour contrecarrer la stratégie américaine de ré-équilibrage en Asie.

Force est de constater que la péninsule coréenne est une fois de plus au bord du gouffre et que tant que les négociations ne redémarrent pas, elle se retrouve à la merci du moindre faux pas susceptible d’allumer le brasier.


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