Reconstruction de la Turquie et de la Syrie: nécessité d’importants soutiens internationaux

(VOVWORLD) - Deux semaines après le double séisme ayant ravagé le 6 février le sud de la Turquie et le nord de la Syrie, en dehors du nombre de morts, ni les autorités turques, ni les autorités syriennes, ni les organisations internationales ne sont parvenues à établir un bilan définif des dégâts économiques causés par la catastrophe. Ce qui est certain, c’est qu’ils sont immenses et que le redressement, tant économique que matériel, pourrait prendre plusieurs années.
Reconstruction de la Turquie et de la Syrie: nécessité d’importants soutiens internationaux - ảnh 1La Turquie a décidé, dimanche 19 février, d'arrêter les recherches sauf dans les deux provinces les plus touchées, Kahramanmaras et Hatay (photo: VOV Égypte)
Des pertes astronomiques…

En Turquie, ce sont près de 345.000 immeubles résidentiels et 105.000 maisons, s’étendant sur onze provinces et villes, qui se sont écroulés. Plusieurs milliers de kilomètres d’autoroutes et des centaines d’infrastructures essentielles ont également été endommagés. Selon la Confédération des entreprises turques, le prix de la facture totale pourrait s’élever à plus de 84 milliards de dollars.

D’après la banque américaine JP Morgan, en Turquie, le coût des infrastructures dévastées s’élèverait déjà à 25 milliards de dollars, l’équivalent de 2,5% du PIB national, et Ankara devrait prendre entre 3 et 5 ans pour se reconstruire. Quant à la Syrie, pour redresser une économie à la traîne et ravagée par les instabilités politiques ainsi qu’un conflit militaire, la reconstruction pourrait prendre jusqu’à dix ans.

Sur le terrain, la situation semble encore plus compliquée. En effet, déjà fragilisée par une inflation record, la Turquie devrait dépenser beaucoup plus pour reconstruire des pans entiers du pays réduits à néant. Il s’agit d’un défi majeur pour le gouvernement d’Erdogan, qui souhaite mobiliser suffisamment de fonds nécessaires afin de construire 30.000 bâtiments résidentiels dès le début du mois de mars. Par ailleurs, ce pays doit porter secours à 100.000 blessés et reloger plusieurs millions de personnes sans abri. De son côté, épuisée par la guerre civile et les multiples sanctions imposées par les Occidentaux, la Syrie ne dispose d’aucun moyen pour se reconstruire.

Reconstruction de la Turquie et de la Syrie: nécessité d’importants soutiens internationaux - ảnh 2Les Turcs remercient les secouristes vietnamiens d'avoir participé aux opérations de sauvetage (photo: VOV en Égypte)

… qui nécessitent une grande implication de la communauté internationale

Soucieux de l’avenir de la Turquie et de la Syrie, différents gouvernements et institutions internationales ont d’ores et déjà multiplié les actions pour soutenir ces deux pays. Trois jours après le séisme, la Banque mondiale a annoncé une aide financière de 1,78 milliard de dollars destinée à la Turquie. Le 16 février, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lancé un appel de fonds d’un montant d’un milliard de dollars en trois mois pour les Turcs en détresse. La Croix-Rouge internationale a de son côté demandé d’apporter une aide d’urgence de 700 millions de dollars aux sinistrés turcs et syriens. Des dizaines de pays, dont le Vietnam, ont contribué à ce mouvement de solidarité internationale.

Le 19 février, l’administration américaine a déclaré l’octroi de 100 millions de dollars d’aide supplémentaire aux sinistrés turcs.

Mais compte tenu des pertes astronomiques causées par le séisme, il est nécessaire d’attirer des aides plus généreuses de la part des grandes institutions financières comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ou encore des pays riches. Il est urgent de convoquer des conférences liées à la reconstruction des pays affectés avec la participation des puissances économiques. Concernant la Syrie, il est primordial de mettre fin à la guerre civile et de faire pression sur les Occidentaux pour qu’ils lèvent leurs sanctions contre Damas.

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