(VOVworld) - L’économie vietnamienne va mieux. L’élan se confirme. Mais les défis les plus importants demeurent. A l’Assemblée nationale, les députés proposent de se focaliser sur certaines solutions fondamentales: accélérer la restructuration économique, aider les entreprises en difficulté, améliorer la productivité, maîtriser l’inflation à un niveau plus adéquat pour stimuler la demande…
L’économie vietnamienne va mieux. L’élan se confirme. Mais les défis les plus importants demeurent. Photo: Internet
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Le gouvernement a présenté à l’Assemblée nationale un rapport positif: l’inflation est contrôlée, la macro-économie est stable, l’augmentation de l’indice des prix à la consommation s’est ralentie. Au cours des 9 premiers mois de l’année, l’indice des prix à la consommation était de 2,25%, soit son plus faible niveau depuis 10 ans. Ce taux ne devrait pas dépasser les 5% pour l’année 2014. La croissance des crédits était de 7,26% à la fin du mois de septembre. Conformément au plan fixé, elle devrait se situer entre 12 et 14% à la fin de l’année 2014. Le taux de change et le marché des devises étrangères sont stables, les réserves en devises ont atteint un niveau jamais connu. Sur les 14 objectifs de l’année, 13 devraient être accomplis.
Néanmoins, des problèmes persistent
En 2014, des signes encourageants sont apparus. Cao Sy Kiem, député de la province de Thai Binh, note une relance économique que ce soit au niveau de la production, de la consommation ou de l’exportation. La restructuration économique va désormais de pair avec le renouvellement du modèle de croissance et avec la réforme institutionnelle.
Cependant, si l’on intègre 2014 dans le plan quinquennal, force est de constater qu’il reste beaucoup à faire en ce qui concerne le contrôle de l’inflation, la stabilisation macro-économique, le maintien de la croissance et la restructuration. Certes, le taux d’inflation pourrait se situer cette année entre 4 et 4,5%, c’est-à-dire à un niveau plus bas que prévu, mais cela est principalement dû à la faible demande générale et à une croissance limitée. Selon plusieurs députés, il vaut mieux avoir une inflation plus importante pour une croissance plus élevée.
L’urgence est de favoriser la production
Au cours des 9 premiers mois de l’année, plus de 70 mille sociétés ont déposé leur bilan ou interrompu leurs activités, alors que seules 51 mille ont vu le jour. Les députés y voient une illustration de la situation difficile actuelle des entreprises. D’après Đỗ Ngọc Niễn, député de la province centrale de Binh Thuan, en plus des réductions d’impôt et du taux de change, il faudrait mettre en place des mesures en faveur des entreprises pour les aider notamment à élargir leurs marchés et appliquer les nouvelles technologies. Vu Xuan Hong, député de la province de Phu Tho, indique: « Certaines sociétés ont été en mesure de reprendre leurs activités mais nombreuses sont celles pour lesquelles une reprise était impossible. Nous devons soutenir les entreprises en difficulté par des mesures fiscales, financières et technologiques. Il faut faire en sorte que les petites et moyennes entreprises trouvent les financements dont elles ont besoin. Les collectivités locales doivent aussi leur proposer des conditions favorables au niveau foncier. L’année prochaine, la communauté aséanienne verra le jour. Des négociations sont en cours avec les Etats-Unis et d’autres pays sur l’accord de partenariat transpacifique. Avec les pays européens, nous sommes à la dernière phase des pourparlers sur plusieurs accords de libre échange. Tout cela exige de notre part de gros efforts notamment pour préparer nos entreprises à ces nouveaux marchés ».
La restructuration économique doit donner des résultats concrets
De nombreux députés estiment que malgré l’existence du plan global et des sous-plans détaillés, la restructuration n’a pas encore donné des résultats vraiment tangibles. Le Minh Thong, député de la province de Thanh Hoa, préfère parler des «maladies» de l’économie nationale. Selon lui, il faut d’abord identifier ces maux et vérifier l’efficacité des mesures sur la santé de l’économie.
A propos des créances douteuses, des banques et des établissements de crédit, Phạm Huy Hùng, député de Hanoï, estime qu’il est temps de réviser le mécanisme de fonctionnement de la société de gestion d’actifs VAMC. D’après lui, il est nécessaire d’effectuer un audit général de tout le système bancaire. Quant à Trần Du Lịch, député de Ho Chi Minh-ville, il juge qu’il ne faut pas utiliser le budget d’Etat pour régler les dettes douteuses: « Les dettes douteuses ne sont pas mauvaises en soi. C’est quelque chose de tout à fait normal pour un établissement de crédit, mais lorsque ces dettes atteignent un niveau tel qu’elles deviennent un problème macro-économique, alors l’établissement de crédit tout seul ne peut résoudre ce problème. A mon avis, il ne faut pas utiliser le budget d’Etat pour payer les dettes douteuses. Car, actuellement, le gouvernement dispose de plein d’autres sources pour régler ce problème: il peut par exemple prendre de l’argent sur les fonds d’actionnarisation des entreprises publiques qui totalisent des milliards de dollars. Nos dépenses budgétaires sont actuellement excédentaires. Pourquoi utiliser le budget d’Etat pour régler les mauvaises dettes? Je pense que l’Assemblée nationale a intérêt à adopter une résolution autorisant le gouvernement à utiliser les fonds qu’il est en train de gérer pour régler les dettes publiques. Il ne faut pas toucher au budget d’Etat ».
Pour 2015, le gouvernement s’est fixé pour objectif de renforcer la stabilité macro-économique, d’atteindre une croissance du PIB de 6,2%, de maintenir l’inflation à 5% et l’importation excédentaire à 5%. Aux fins de réaliser ces objectifs, il faudra des politiques économiques plus énergiques et plus concrètes./.