Sanctions renforcées contre la Russie : les Européens divisés

(VOVworld) - Les ambassadeurs des 28 pays membres de l'Union européenne ont finalement approuvé la prolongation, pour six mois, des lourdes sanctions économiques décidées à l'encontre de la Russie pour son implication dans le conflit ukrainien. Mais durant les négociations, les Européens se sont montrés divisés quant à la stratégie à adopter face à Moscou.


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La décision formelle doit être prise dans quelques jours, mais il est d'ores-et-déjà acquis que les sanctions qui devaient arriver à échéance  fin juillet seront reconduites jusqu'au 31 janvier 2017. « Aucun progrès n’a été enregistré dans l’est de l’Ukraine », se sont justifiés les ambassadeurs européens, qui semblent ne pas voir voulu tenir compte du fait que la Russie se dit prête à lever les embargos sur les produits agro-alimentaires en provenance de l’Union européenne. « Nous ne sommes pas rancuniers, nous sommes prêts à aller vers nos partenaires européens. Mais sans doute ça ne pourra pas être à sens unique », a en effet déclaré le président russe Vladimir Poutine lors du forum économique international de Saint Pétersbourg qui s’est tenu du 16 au 18 juin.

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Une division profonde

Force est de constater que les Européens sont divisés sur la suite à donner aux sanctions économiques contre Moscou. Parmi les "colombes", la Grèce, la Hongrie et l’Italie, qui s’opposent à une prolongation des sanctions. Le Premier ministre italien Matteo Renzi qui a récemment rendu visite à Vladimir Poutine, a souhaité la tenue d’un débat au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement sur la question des sanctions, et non une décision au niveau des ambassadeurs. Paolo Grimoldi, secrétaire du parti de la Ligue du Nord et député du parlement national italien a, pour sa part, fait observer que les sanctions économiques imposées par l’Union européenne à l'encontre de la Russie avait déjà coûté à l’Italie quelque 3,7 milliards de dollars. Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a quant à lui explicitement exhorté l’Union européenne à lever graduellement les sanctions contre Moscou au lieu de les renforcer. Même son de cloche du côté du parlement français, qui a adopté, début juin, une résolution appelant à un allègement des sanctions contre la Russie, jugées trop coûteuses pour l’économie française. La Slovaquie et l’Ukraine soutiennent, elles aussi, une levée graduelle des sanctions.

Les "faucons", emmenés par la Grande-Bretagne, les pays baltes et la Pologne, veulent un renouvellement des sanctions afin de maintenir la pression sur la Russie, accusée d’être impliquée dans le conflit dans l’est de l’Ukraine. Le chef de la diplomatie britannique Philip Hammond a déclaré qu’il n’y aurait pas de débat sur la levée de sanctions si l’Ukraine ne retrouvait pas la paix.

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Un lourd tribut à payer

C'est en juillet 2014 que le premier train de sanctions avait été adopté par l’Union européenne. Deux mois plus tard, ces sanctions étaient élargies aux banques, aux entreprises pétrolières et aux entreprises d'armement. Seulement voilà, l’Union européenne est le premier partenaire commercial de la Russie. La valeur des échanges commerciaux bilatéraux représentait, en 2015, près de 45% du volume total du commerce extérieur russe. En revanche, la Russie est le 4ème plus grand partenaire commercial de l’Union européenne après les Etats-Unis, la Chine et la Suisse. Elle reste aussi son plus gros fournisseur de pétrole et de gaz. Autant dire que les sanctions économiques ont lourdement pénalisé l’économie des deux parties. Le chiffre d’affaires du commerce bilatéral a été ramené de 420 milliards de dollars en 2013 à plus de 230 milliards de dollars en 2015.

La décision formelle pourra être prise ce vendredi ou lors du sommet des chefs d’Etat à Bruxelles les 28 et 29 juin. Mais il apparaît d'ores-et-déjà que l'addition est beaucoup trop lourde pour l’Union européenne, qui se retrouve une fois de plus en proie à des dissensions internes. 

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