(VOVWORLD) - La migration: pomme de
discorde du sommet de l’Union européenne qui aura lieu les 28 et 29 juin
prochains.
Photo d'illustration
|
Après le pic de 2015
et 2016, on aurait pu croire que la crise migratoire trouverait une issue, notamment
après la signature de l’accord entre l’Union européenne et la Turquie, celui
entre l’Italie et la Libye, et la construction d’un mur le long des frontières
des pays des Balkans. Aujourd’hui, les pays de l’Union européenne font moins
face à une crise migratoire qu’à une vraie crise politique. La question
épineuse est de savoir quel est le pays qui accueillera les bateaux de réfugiés
accostant le plus souvent en Italie, en Grèce ou encore en Espagne.
Manque de solidarité
Dans un effort de
réduire leurs différends, les dirigeants de 16 des 28 pays membres de l’Union
se sont réunis dimanche 24 juin à Bruxelles, dans un sommet restreint. Convoqué
par la Commission européenne, l’événement ne devait réunir que huit pays
(France, Allemagne, Italie, Espagne, Autriche, Bulgarie, Grèce et Malte) mais
en a finalement accueilli 16 dont la Belgique, les Pays-Bas et la Suède. La
Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie ont refusé d’y
participer, jugeant que les sujets de discussion n’étaient pas acceptables.
Non seulement ce
sommet restreint n’a pas réuni l’intégralité des pays membres de l’Union mais
il n’a pas abouti non plus à une déclaration commune sur la migration. Même si
les dirigeants des 16 pays participants ont déclaré être satisfaits des
échanges, il est clair que l’événement dont l’objectif était de préparer le
contenu du sommet des 28 et 29 juin prochains s’est soldé par un échec.
Le président français Emmanuel
Macron a critiqué les partis profitant de la crise migratoire en Europe pour
créer une tension politique. La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré vouloir
signer plus d’accords bilatéraux avec les pays d’origine des migrants.
Le sommet n’ayant pas
permis de réduire les différends, le désaccord entre les pays membres de
l’Union augmente. L’Italie et Malte continuent de se quereller suite au refus de
Malte de recevoir le MV Lifeline, un bateau battant pavillon néerlandais qui
transportait des migrants secourus en mer. L’Italie a demandé à Malte d’ouvrir
ses ports à ce navire, propriété d’une ONG allemande, alors que Malte a
répliqué être un pays souverain, nullement tenu de répondre à cette injonction.
Le 23 juin, lors d’une
conférence de presse avec le nouveau Premier ministre espagnol Pedro Sanchez,
le président français Emmanuel Macron s’est déclaré favorable à la prise de
sanctions financières contre les pays de l’Union européenne qui refuseraient
d’accueillir des migrants. En réponse, le vice-Premier ministre italien Luigi
Di Maio a déclaré que si l’Italie devait faire face à une migration alarmante,
c’est une partie parce que la France repousse les migrants à sa frontière.
Selon lui, le président Macron pourrait faire de la France l’ennemi numéro un de
l’Italie.
Quelle fin pour le sommet de l’UE?
Le sommet de l’UE
prévu à la fin de cette semaine se concentrera sur les mesures visant à
accélérer le traitement des demandes d’asile. Selon plusieurs sources, certains
contenus du projet de déclaration commune du sommet sont soutenus par les
dirigeants des pays membres, dont la nécessité de renforcer la protection des
frontières extérieures de l’Union européenne afin de freiner les arrivées de
migrants irréguliers sur les côtes européennes. Les dirigeants européens
débattront notamment de la création de plateformes régionales de débarquement
en dehors du territoire de l’Union pour les migrants secourus en mer. Compte
tenu des piètres résultats du sommet restreint, il est difficile de croire
qu’une solution efficace sera adoptée lors du prochain sommet.