Sommet mondial sur les océans à Nice: l’heure de vérité pour la planète bleue

(VOVWORLD) - Le troisième Sommet des Nations Unies sur les océans (UNOC3) se tiendra du 9 au 13 juin à Nice, dans le sud de la France. Quelque 70 chefs d’État et de gouvernement y sont attendus, aux côtés de dirigeants économiques, de bailleurs internationaux et de défenseurs de l’environnement marin. Objectif: trouver des accords concrets pour préserver durablement les océans, soutenir les Objectifs de développement durable, notamment le 14e relatif à la mer, et activer les financements nécessaires.

Sommet mondial sur les océans à Nice: l’heure de vérité pour la planète bleue    - ảnh 1Conférence sur les océans à Lisbonne, au Portugal, le 1er juillet 2022. Photo d’illustration: REUTERS/ Rodrigo Antunes

Un impératif économique et écologique

D’ici 2030, l’économie liée aux océans pourrait dépasser les 3.000 milliards de dollars, devenant la cinquième économie mondiale. «Protéger les océans, ce n’est pas seulement sauver des écosystèmes, c’est préserver des moyens de subsistance», rappellent les organisateurs.

Ces dernières années, des avancées importantes ont été obtenues: l’Accord de Kunming-Montréal de 2022 a fixé l’objectif de préserver 30 % des terres et des mers d’ici 2030, et en 2023, le Traité de la haute mer a vu le jour, couvrant les zones situées au-delà des juridictions nationales.

Minna Epps, cheffe du programme océans à l’Union internationale pour la conservation de la nature, nous explique l’enjeu de ces documents. 

«Environ 64 % des océans relèvent de la haute mer, qui se situe en dehors des 200 mille marins des zones économiques exclusives des pays côtiers. La haute mer et les océans en général sont aujourd’hui gravement menacés par la pollution plastique, la surpêche et les effets du changement climatique. De plus, l’acidification des océans fragilise les écosystèmes et menace les populations. Il est urgent d’agir», insiste-t-elle.

Mais entre les engagements politiques et leur mise en œuvre, l’écart demeure abyssal. À ce jour, seulement 2,7 % des océans sont effectivement protégés, bien loin de l’objectif des 30 %. Le Traité de la haute mer, lui, n’a toujours pas été ratifié par les 60 pays nécessaires à son entrée en vigueur.

Nice, un tournant attendu

Dans ce contexte, le sommet de Nice est perçu comme une opportunité historique d’accélérer la dynamique. À la veille de l’ouverture, six pays de l’Union européenne ont annoncé la ratification du Traité de la haute mer, portant à 28 le nombre total de signataires. L’objectif affiché par la France est d’atteindre le seuil décisif des 60 ratifications durant le sommet, comme l’indique Olivier Poivre d’Arvor, son envoyé spécial pour les océans. 

«J’ai assisté à plusieurs conférences sur les océans, où les promesses se comptaient en milliards de dollars. Pourtant, la situation continue d’empirer. Ce sommet doit déboucher sur des actes, pas seulement des mots», déclare-t-il.

En parallèle, le Forum de la finance et de l’économie bleues, organisé par Monaco, entend rapprocher décideurs publics, entreprises et investisseurs autour de projets concrets. C’est en tout cas le message que veut faire passer Olivier Wenden, vice-président de la Fondation Prince Albert II de Monaco. 

«Il ne s’agit pas d’une réunion de plus. Nous voulons créer un espace de solutions, où l’on conçoit ensemble une économie bleue durable, qui protège les océans tout en générant des emplois», affirme-t-il.

Le Costa Rica, coorganisateur du sommet avec la France, espère mobiliser 100 milliards de dollars en financements publics et privés, assortis d’échéances et de mécanismes de suivi.

La «Déclaration de Nice», attendue en clôture du sommet, pourrait ainsi marquer un tournant dans la gouvernance mondiale des océans. Mais si les promesses ne sont pas tenues, les océans, eux, continueront de se dégrader à un rythme alarmant.

Sur le même sujet

Commentaires

Autres