Ukraine: des signaux positifs, mais la route vers la paix reste semée d’incertitudes

(VOVWORLD) - Une dynamique diplomatique inédite ravive l’espoir d’une sortie de crise en Ukraine. Une série de rencontres de haut niveau, impliquant les États-Unis, la Russie, l’Ukraine et les principaux pays européens, laisse entrevoir une possible désescalade.

Un engagement sécuritaire pour l’Ukraine et l’Europe

Ukraine: des signaux positifs, mais la route vers la paix reste semée d’incertitudes - ảnh 1Le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, à Anchorage (Alaska), le 15 août 2025. Photo: Reuters

Ce 15 août, le Président américain Donald Trump a rencontré son homologue russe Vladimir Poutine en Alaska, avant de recevoir, trois jours plus tard à la Maison Blanche, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, mais aussi le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte et plusieurs dirigeants européens, à savoir le Chancelier allemand Friedrich Merz, le Président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer, la Présidente du conseil italienne Giorgia Meloni, le Président finlandais Alexander Stubb et la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Cette intense séquence diplomatique nourrit l’espoir d’une issue durable au conflit.

Le fait est qu’à l’issue de ces échanges, les États-Unis ont accepté de travailler avec l’Europe à un mécanisme de garanties de sécurité pour l’Ukraine, inspiré de l’article 5 de l’OTAN, sans pour autant que Kiev se voit proposer une adhésion formelle. Une évolution majeure, lorsque l’on sait que Donald Trump s’était jusque-là montré réticent à tout engagement post-conflit...

Le secrétaire général de l’OTAN a salué «une véritable avancée» pour Kiev, tandis que le Premier ministre britannique a quant à lui parlé d’«un pas historique» pour la sécurité de l’Ukraine et de l’Europe. De fait, cette inflexion tranche avec la position affichée jusqu’ici par le locataire de la Maison Blanche, qui considérait la question sécuritaire ukrainienne comme une «affaire européenne». Pour Moritz Weiss, chef du Département de relations internationales à l’Université Ludwig-Maximilians de Munich, cette évolution va dans le bon sens…

«Le résultat de la réunion est très positif: l’Europe a parlé d’une seule voix et le président Trump a pris cela au sérieux. Les demandes du président Zelensky ont été jugées raisonnables. A ce stade, il est essentiel que des négociations se poursuivent. Parler de paix vaut mieux que faire la guerre», a-t-il dit.

Ukraine: des signaux positifs, mais la route vers la paix reste semée d’incertitudes - ảnh 2Moritz Weiss, chef du Département de relations internationales à l’Université Ludwig-Maximilians de Munich. Photo: Reuters

Un point de vue globalement partagé par Heather Grabbe, analyste à l’Institut Bruegel. 

«Si l’Ukraine obtient des garanties comparables à celles des membres de l’OTAN, on peut parler d’une avancée majeure. Beaucoup de détails restent à discuter, mais la dynamique est là», a-t-il fait remarquer.

De son côté, la Maison Blanche a confirmé, ce 19 août, que Donald Trump avait demandé à son équipe de sécurité d’élaborer, avec ses partenaires européens, des mécanismes post-conflit. Washington exclut toute présence militaire directe en Ukraine, mais envisage de soutenir la coordination et de renforcer la sécurité via d’autres moyens, en lien avec ses alliés.

Vers une rencontre bilatérale ou même trilatérale ?

Parallèlement, Washington pousse à la tenue d’un sommet entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, potentiellement suivi d’une rencontre trilatérale incluant Donald Trump. Le 19 août, le Président américain a affirmé avoir obtenu l’accord de Vladimir Poutine pour un face-à-face avec Volodymyr Zelensky dans les prochaines semaines. S’il se concrétise, ce serait le premier sommet entre les dirigeants russe et ukrainien depuis le déclenchement du conflit en février 2022. Une réunion trilatérale incluant Donald Trump pourrait suivre.

Pour préparer le terrain, le vice-président J.D. Vance, le secrétaire d’État Marco Rubio et l’émissaire spécial Witkoff poursuivent un travail diplomatique intense, aussi bien auprès de Moscou que de Kiev.

Du côté russe, le patron du Kremlin a laissé la porte ouverte à un dialogue direct, tout en posant des conditions. «Nous ne refusons aucune forme de travail, qu’il soit bilatéral ou trilatéral», a déclaré le chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, le 19 août.

«La question principale est que ces formats - 1+1, 1+2 ou multilatéraux - ne doivent pas servir à alimenter les médias ou la propagande. Tout doit se faire étape par étape, en commençant par le niveau des experts avant d’aboutir à un sommet», a-t-il tempéré.

Selon les observateurs, la probabilité d’un sommet Russie-Ukraine, voire de formats élargis, reste élevée à court terme. Cependant, l’accent mis par les Européens sur les garanties de sécurité pour Kiev pourrait compliquer les négociations. Moscou, de son côté, a réitéré son refus catégorique d’une présence militaire de l’OTAN en Ukraine et exige que toute solution prenne en compte ses intérêts stratégiques à long terme.

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