Un cessez-le-feu fragile au Proche-Orient

(VOVworld)- Suite à d’intenses efforts diplomatiques de la communauté internationale, les affrontements qui ont ensanglanté la bande de Gaza ces derniers jours - près de 200 morts - ont pris fin avec l’acceptation par le gouvernement israélien et le Hamas d’un cessez-le-feu qui est entré en vigueur le 21 novembre, à 19 heures, heure universelle. Personne ne se risquerait néanmoins à crier victoire ! Il faut dire que ce cessez-le feu n’est que le énième d’un conflit qui semble interminable.

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Des habitants font la fête dans la bande de Gaza mercredi soir après l'entrée en vigueur de la trêve (photo : AFP)


Le cessez-le-feu a été annoncé mercredi par l’Egypte, qui tenait le rôle du médiateur entre Israel et le Hamas, lors d’une conférence de presse à laquelle participait la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton. Auparavant, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait fait savoir dans un communiqué qu’il était d’accord avec l’idée d’une trêve, pour mettre fin à une semaine de violence dans la bande de Gaza et dans les régions environnantes. Le Hamas ayant lui aussi apporté son assentiment, le cessez-le-feu est donc entré en vigueur. Les deux protagonistes du conflit doivent renoncer à tout acte de belligérance, dans la bande de Gaza, mais aussi dans les régions avoisinantes. Israel s’est par ailleurs engagé à réouvrir ses frontières et à permettre la libre-circulation des hommes et des marchandises à l’intérieur de la bande de Gaza.

Pourquoi l’Etat hébreu a-t-il accepté un cessez-le-feu alors que son opération « pilier de défense » allait peut être lui permettre d’investir la bande de Gaza ? Plusieurs raisons à cela. Des raisons électorales, tout d’abord. Benjamin Netanyahu n’a aucun intérêt à jouer les va-t-en-guerre en ce moment. La moindre bavure militaire pourrait   le mettre dans une situation délicate et compromettre ses chances de réélection l’année prochaine. Il faut d’ailleurs savoir que moins d’un tiers des Israéliens ont soutenu l’opération militaire dans la bande de Gaza. Du côté du Hamas, il n’était pas davantage envisageable de s’engager dans un conflit de longue durée. Le mouvement islamiste est en effet en proie à des désaccords sur le choix de ses nouveaux dirigeants, et à une concurrence de plus en plus prégnante d’autres organisations dans la bande de Gaza.

Malgré l’obtention de ce cessez-le-feu, la communauté internationale reste sur ses gardes. Ce n’est certes pas la première fois que le gouvernement israélien et le Hamas parviennent à une trêve dans la bande de Gaza. Mais si cette trève en venait à être rompue au bout de seulement quelques jours, force est de reconnaître que ce ne serait pas la première fois non plus. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon considère ce cessez-le-feu comme une nécessité pour la population de Gaza. Aussi a-t-il appelé les parties en présence appelé à faire preuve de retenue et à réinstaurer un climat de confiance. La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a quant à elle indiqué que les Etats-Unis, qui sont un allié traditionnel d’Israel, saluaient la trêve. De son côté, le chef de la diplomatie égyptienne, Mohamed Kamel Amr, a appelé toutes les parties concernées à veiller à la bonne application des clauses de l’accord  et au respects des engagements pris.   

Si la communauté internationale appelle à l’observation de ce cessez-le-feu, c’est parce qu’elle comprend bien la nature des relations entre le gouvernement israélien et le Hamas. L’Etat hébreu place toujours ce mouvement islamiste dans la liste des organisations terroristes. Quand au Hamas, il se refuse toujours à reconnaître Israel.  Dans ce contexte, ce cessez-le-feu peut être considéré comme une certaine avancée, chacun des deux protagonistes ayant du faire des concessions.  « Pourvu que ça dure ! », aurait dit la mère de Napoléon. « Pourvu que »... Tout est encore si fragile, au Proche-Orient !


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