Un embargo qui n’a plus aucune raison d’être

(VOVworld) - Voilà maintenant un demi-siècle que l’administration américaine impose un embargo à Cuba, depuis le 7 février 1962, très exactement. En 50 ans, les Américains auront changé 9 fois de Président sans pour autant renoncer à cet embargo qui n’a plus aucune raison d’être s’il n’en a jamais eu, et qui, en plus d’être totalement contre-productif, n’aura servi qu’à faire preuve de l’échec patent de ses auteurs à faire échouer la révolution socialiste cubaine.

Un embargo qui n’a plus aucune raison d’être  - ảnh 1

Selon un rapport émanant du gouvernement américain lui-même, sur la vingtaine d’embargos décrétés par les Etats-Unis, c’est celui imposé à Cuba qui aura provoqué le plus de dégâts économiques. Les observateurs n’ont d’ailleurs pas manqué de noter que cet embargo était aussi le plus long, jusqu’à présent, à être imposé à un pays souverain. Les chiffres rendus publics par le gouvernement cubain en disent long: cet embargo, qui dure donc d’ores-et-déjà depuis 50 ans, a provoqué des pertes estimées à 975 milliards de dollars. Actuellement, Cuba n’a pas le droit d’importer de produits américains ou d’exporter ses produits vers les Etats-Unis. Il lui est également interdit d’utiliser le dollar américain dans ses échanges commerciaux ou même d’avoir recours aux grands mécanismes de crédits internationaux. Mais il semble bien que les Etats-Unis soient en train de jouer au jeu de l’arroseur arrosé, puisque selon l’opinion américaine elle-même, cette situation leur cause davantage de préjudices qu’à Cuba. Sur le plan économique, tout d’abord, les entreprises américaines ne peuvent pas coopérer avec les entreprises cubaines, ce qui les privent de nombreuses opportunités. Sur le plan énergétique, également, sachant que Cuba dispose d’importantes ressources gazo-pétrolières et que les Etats-Unis ont un grand besoin de cet or noir, on mesure bien l’absurdité de la situation.

Du point de vue politique, l’embargo américain imposé à Cuba est une pomme de discorde entre les Etats-Unis et les pays latino-américains, pourtant considérés comme étant à la botte des américains. Presque tous les dirigeants d’Amérique Latine considèrent cet embargo comme une atteinte grossière au droit d’autodétermination du peuple cubain. Ils y voient une volonté, de la part des Etats-Unis, de continuer à dicter leur loi aux pays d’Amérique Latine au lieu de coopérer avec eux. Tout à fait récemment, les 33 pays d’Amérique Latine et des Caraïbes ont officiellement fondé la communauté des pays des États latino-américains et des Caraïbes, au nez et à la barbe des Etats-Unis qui n’ont pas été conviés à y prendre part. Cette communauté entend défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous ses pays membres. Elle s’engage à ne pas recourir à la force, à protéger l’environnement, à respecter les droits de l’homme et la loi internationale, à maintenir la paix et à garantir la sécurité régionale. On peut dire en tout cas qu’en créant cette communauté des pays des États latino-américains et des Caraïbes, les pays supposés être à la botte des Etats-Unis ont manifesté leur solidarité envers le peuple cubain.

Au cours des Assemblées générales des Nations-Unies de ces 20 dernières années, les Etats-Unis ont été appelés maintes fois à lever cet embargo imposé à Cuba. Plus récemment, en octobre dernier, l’Assemblée générale des Nations-Unies a de nouveau affirmé son soutien au peuple cubain, en exigeant des Etats-Unis qu’ils mettent fin à sa politique d’embargo économique unilatéral contre Cuba. De l’avis des observateurs, cet embargo est de toute façon contre-productif puisque Cuba poursuit son développement, avec même, pour la fin 2011, une croissance de 2,7%. Certaines organisations internationales ont même reconnu que dans plusieurs domaines sociaux, comme les soins médicaux ou l’éducation, Cuba avait enregistré des acquis bien plus importants que ceux des Etats-Unis! L’administration américaine a donc échoué à faire échouer la révolution cubaine. Ces derniers temps, de nombreux hommes politiques américains ont d’ailleurs plaidé pour une amélioration des relations entre Washington et la Havane, amélioration jugée “inéluctable”. De son côté, le président Barak Obama a opté pour des politiques d’allègement de cet embargo. Ainsi, les contraintes liées au montant d’argent envoyé par les Américains d’origine cubaine à leurs proches vivant à Cuba ou au nombre de leurs séjours au pays natal ont été levées. Des liens ont été renoués dans le domaine de l’éducation. Mais de l’avis de nombreux commentateurs, ces premiers pas restent encore trop timides.    

Dans le contexte actuel, cet embargo américain n’a plus aucune raison d’être. S’ils ne le lèvent pas, les Etats-Unis continueront donc à nager à contre-courant!

Hồng Vân

Commentaires

Autres