(VOVWORLD) - Compte tenu des
répercussions de la quatrième révolution industrielle et de la libre
circulation des travailleurs, l’ASEAN se retrouve face à de nouvelles perspectives
en termes de sécurité sociale. Les pays membres de l’association, le Vietnam a
fortiori, devront adopter une nouvelle approche et travailler main dans la main
pour que cette sécurité sociale soit garantie.
La 35e
réunion du Comité exécutif de l’Association de la sécurité sociale de l’ASEAN - Photo Tap Chi Bao hiem Xa Hoi
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L’industrie 4.0
apporte son lot d’opportunités et défis. C’est vrai à l’échelle du monde comme
à celle de l’ASEAN.
Agir ensemble…
Certaines
prévisions sont alarmistes. Il apparaît en effet qu’au cours des deux
prochaines décennies, 56% des travailleurs de cinq pays aséaniens dont le
Vietnam pourraient perdre leur emploi. Il faut bien comprendre en effet que le
développement de l’économie numérique représente une menace directe pour nombre
de secteurs d’activités, dits traditionnels. C’est en tout cas ainsi que Jens
Schremmer, le chef du bureau du secrétaire général de l’Association
internationale de la sécurité sociale (ISSA), analyse la situation, non sans
prévoir des répercussions en termes de sécurité sociale. Il est donc urgent,
pour les pays de l’ASEAN, de tirer la sonnette d’alarme, et de le faire d’une
seule main si possible. C’est du reste ce que recommande Suradej Waleeittikul, le
secrétaire général de l’Association thaïlandaise de la sécurité sociale.
«Toutes ces
mutations sociales exigent des gouvernements concernés qu’ils prennent ensemble
des mesures pour garantir la sécurité sociale, notamment pour les migrants», nous dit-il. «Mais ça suppose aussi un meilleur
partage d’informations, au moins à notre niveau à nous, en ASEAN».
Au Vietnam, priorité aux ressources humaines
En 2016, le
Vietnam comptait près de 56 millions de travailleurs. Ce nombre devrait
s’élever à 62 millions en 2025. Idéalement, il faudrait donc que 650.000
emplois soient créés tous les ans. Si l’objectif paraît à peu près atteignable
sur le plan quantitatif, il l’est déjà beaucoup moins sur le plan qualitatif.
Beaucoup de travailleurs vietnamiens restent en effet insuffisamment formés,
insuffisamment par rapport à cette nouvelle donne qu’est la révolution 4.0.
Aussi la question des ressources humaines est-elle devenue primordiale pour le
gouvernement.
«Il faut développer
les ressources humaines. C’est vital. L’accent doit être mis sur la formation,
bien sûr, mais aussi sur la reconnaissance de nos diplômes et de nos certificats
à l’international», nous explique Vu Duc dam, le
vice Premier ministre.
Reste aussi
l’épineuse question de la reconversion, question on ne peut plus actuelle
compte tenu de la nouvelle conjoncture. En d’autres termes, si un travailleur
perd son emploi, il faut qu’il puisse suivre une formation pour en trouver un
autre, si possible en adéquation avec les tendances 4.0. Mais cela suppose bien
évidemment que ce travailleur puisse bénéficier de prestations sociales, le
temps de sa reconversion.
«Le comité
central du Parti communiste vietnamien a adopté une résolution sur la réforme
de la sécurité sociale. Le gouvernement a quant à lui mis en œuvre un programme
qui va dans le même sens. Mais le comité national en charge de la gouvernance
électronique est lui aussi un outil de garantie de la sécurité sociale. L’idée,
c’est de faire en sorte de créer de la flexibilité pour que tout un chacun soit
couvert», estime Nguyên Thi Minh, vice-ministre des
Finances et directrice générale de la Sécurité sociale du Vietnam.
La sécurité
sociale vise à promouvoir l’équité et le progrès, et à améliorer la qualité de
vie de la population. L’ASEAN, qui a toujours voulu mettre l’Homme au centre de
ses politiques de développement, veut en faire l’un de ses grands fers de
lance.