(VOVWORLD) - Les images du Capitole, à Washington, envahi par des partisans pro-Trump, ont choqué le monde entier. Retour sur ce mercredi noir qui marquera l’histoire des États-Unis.
Donald Trump s'exprime devant des centaines de supporters ce mercredi 6 janvier (Photo: AP) |
Mercredi 6 janvier, des centaines de supporters de Donald Trump ont envahi pendant plusieurs heures le Capitole, symbole par excellence de la démocratie américaine, interrompant ainsi la session parlementaire qui devait confirmer la victoire de Joe Biden.
Des scènes hallucinantes
Dès le matin, les partisans du président sortant étaient nombreux à converger vers le Capitole. À peine 30 minutes après le début de la séance du Congrès, en début d’après-midi, des centaines de manifestants ont forcé le passage et brisé des fenêtres pour s’introduire dans l’enceinte du temple de la démocratie américaine. La police a ordonné au personnel du Congrès d'évacuer certains bâtiments et la maire de Washington a décrété un couvre-feu dans la ville à partir de 18 heures.
Ces images de chaos au cœur même de la première puissance mondiale ont fait le tour du monde. Une telle scène n’avait pas eu lieu depuis 1814, lors de l’invasion par les troupes britanniques de l’enceinte du Capitole. Face à ces images choquantes, les réactions ne se sont pas faites attendre. Le président de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies (ONU), Volkan Bozkir, s'est déclaré profondément préoccupé par l'interruption du processus démocratique dans le pays hôte des Nations unies. De son côté, le secrétaire général de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), Jens Stoltenberg, a évoqué des scènes choquantes à Washington. Le résultat de l'élection démocratique doit être respecté, a-t-il souligné. De son côté, le président français Emmanuel Macron a appelé à «ne rien céder face à la violence de quelques-uns» contre les démocraties. Pour sa part, la chancelière allemande Angela Merkel s'est dite «triste» et «en colère» et a pointé la responsabilité de Donald Trump. À Londres, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a qualifié de scènes honteuses les événements au Congrès américain. Les États-Unis défendent la démocratie partout dans le monde. Il est vital qu'il y ait un transfert pacifique et ordonné du pouvoir, a-t-il ajouté.
Joe Biden (Photo: AP) |
Une déclaration historique
Après plusieurs heures de chaos, le Congrès a repris ses travaux dans la nuit pour finalement officialiser la victoire de Joe Biden à la présidentielle. Le vice-président républicain Mike Pence, en sa qualité de président du Sénat, a certifié le vote de 306 grands électeurs en faveur du démocrate contre 232 à Donald Trump. Cette déclaration a officiellement mis un point final à toutes les controverses sur l’élection présidentielle la plus étrange de l’histoire des États-Unis.
Le président sortant a fait publier une vidéo sur Twitter dans laquelle il condamne fermement les émeutes au Congrès et s’engage à transférer le pouvoir à Joe Biden de façon « ordonnée et sans accrocs ».
Cette promesse de Donald Trump rassure plus ou moins l’opinion quant à l’éventualité d’un nouveau chaos à Washington comme sur l’ensemble du territoire américain. La dernière bonne chose que son administration devrait faire, avant la transition du 20 janvier, serait de restaurer la discipline et de confirmer la force de la démocratie américaine.