(VOVWORLD) - La tunique traditionnelle des Vietnamiens et des Vietnamiennes communément appelé ao dài a une longue histoire. Jusqu’au 18e siècle, elle comprenait quatre pans et se portait avec un pantalon chez les hommes et une jupe longue chez les femmes.
En 1744, le prince Nguyên Phuc Khoat décrétait que le costume officiel des deux sexes serait une tunique à cinq pans associé à un pantalon. En 1934, le peintre Nguyên Cat Tuong (Le Mur) en faisait une tunique à deux pans, l’un devant et l’un derrière. Ce modèle, appelé l’ao dài traditionnel, a été depuis maintes fois retouché. Il suscite un engouement croissant de la part de la population, et même de législateurs qui souhaitent en faire le costume national.
L'ao dài blanc, le costume préféré des jeunes étudiantes vietnamiennes (Photo: Ngoc Anh/VOV) |
L’ao dài traditionnel se porte avec un pantalon couvrant les chevilles. Il colle au corps, a un col élevé et descend aux genoux. Si l’ao dài des hommes n’a pas beaucoup évolué, celui des femmes a fait l’objet de toutes les fantaisies des couturiers, dont Pham Van Tuyên.
« Nous cherchons toujours à rendre l’ao dài plus facile à porter et à transporter dans une valise par exemple », dit-il. « Pour ce qui est du tissu, nous utilisons de la soie ou des fibres de tige de lotus pour les produits de luxe et un tissu ordinaire pour le reste. Les techniques de couture ont beaucoup évolué et le prix est devenu plus abordable pour le grand nombre ».
Depuis une trentaine d’années, l’ao dài est revenu au goût du jour. Dans de nombreux établissements publics comme privés, les filles et les femmes le portent tous les lundis et à l’occasion des fêtes. Cette tenue compte de plus en plus d’adeptes même dans les milieux artistiques. Dinh Thi Thuy Hà est comédienne et co-fondatrice d’une maison de couture d’ao dài…
« Avec une amie, j’ai créé la marque Nhà Sen. L’ao dài sublime la beauté des femmes, suscite le respect et la sympathie de leurs interlocuteurs », constate-t-elle. « Beaucoup pensent que cette tenue n’est appropriée qu’aux grandes occasions, en fait, elle peut parfaitement être une tenue de ville ».
De plus en plus d’hommes portent l’ao dài, parmi eux, Nguyên Duc Binh, président du club Dinh làng Viêt.
« L’ao dài n’est pas un simple vêtement, c’est un condensé de l’identité culturelle et de l’élégance des Vietnamiens. Je pense que dans les écoles, tous les élèves doivent le porter aux grandes occasions comme un signe de fierté nationale », propose-t-il.
Trân Thi Quôc Khanh, députée de Hanoï, souhaite aller encore plus loin.
« Nous avons demandé au ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme d’élaborer un projet de loi sur le costume national et la fleur nationale. Plusieurs dirigeants de l’État ont marqué leur approbation, suggérant qu’ils aimeraient porter un ao dài à l’occasion de leur investiture », indique-t-elle.
Le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme s’apprête à inscrire l’ao dài au patrimoine culturel immatériel national, avant de réclamer une reconnaissance mondiale de la part de l’UNESCO.