(VOVWORLD) - Le Festival de Huê 2018, qui a eu lieu du 27 avril au 2 mai, a été le point de convergence de diverses formes culturelles et artistiques de différentes régions du monde. Côté vietnamien, de nombreux artistes se sont inspirés de la richesse culturelle de Huê, la ville hôte, et leurs créations ont laissé des impressions indélébiles aux spectateurs.
«Les échos de la rivière des Parfums» est un spectacle qui n’a été présenté qu’une seule fois, dans la soirée du 29 avril, sur une scène en partie flottante, située sur les berges de cette rivière. Le spectacle raconte le cycle de vie typique des Huéens, qui optent pour une vie fluviale. Ils s’aiment, se marient, font des enfants qui grandissent et qui, comme leurs prédécesseurs, continueront à vivre sur les eaux. Les générations se succèdent, telles les vagues de ce cours d’eau qui entoure, protège, édifie, préserve et enlace la vieille ville. Le spectacle adopte le rythme de la vie quotidienne et des chants de Huê. Une lenteur assumée, comme l’explique Nguyên Quang Vinh, metteur en scène:
"Les neuf éditions précédentes du festival ont toutes mis en valeur la quintessence de Huê, sa cité impériale, ses patrimoines culturels. Peu ont pensé à mettre en scène la vie de la population locale. Il s’agit là pourtant, à mon avis, du fondement de cette culture rayonnante qu’est celle de Huê. Si j’ai monté ce spectacle, c’est justement pour exprimer ma gratitude envers les Huéens», nous confie-t-il.
Ce spectacle de chants et de danses aura créé un tableau pittoresque de la vie des pêcheurs vivant sur la rivière des Parfums. Sarti Massimo, un Belge qui habite depuis longtemps à Huê, se dit entièrement conquis:
"C’est sans doute l’un des meilleurs spectacles auxquels j’ai assisté à travers tous les festivals. Une pure merveille», s’exclame-t-il. On trouve des éléments folkloriques et traditionnels dans toutes les scènes, comme celle de la pêche sur la rivière, mais aussi dans l’éclairage qui a réussi à reproduire une atmosphère de vie rurale. J’ai vraiment adoré."
Toujours au Festival de Huê 2018, le palais Cân Chanh dans la cité interdite s’est transformé en scène de spectacle dans les soirées des 28 et 30 avril. Revenons un instant sur ces deux soirées exceptionnelles à plus d’un titre. Au fond, un énorme écran LED constitue un paravent avec deux portails anciens, sur les deux côtés. Sur cette scène, les artistes racontent l’histoire du Vietnam au 19e siècle par le langage de l’art de la cour et l’art traditionnel huéen.
«La civilisation de la capitale», ainsi s’intitule le spectacle, est un résumé théâtral de la dynastie des Nguyên, de la façon dont ils ont édifié le pays, exercé la souveraineté nationale, garanti l’intégrité territoriale et veillé sur le bien-être de la population. Des évènements historiques sont reliés, mettant en valeur les cinq sites et traditions de Huê classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il s’agit de l’ancienne cité impériale, de la musique de la cour, des tablettes en bois, des documents administratifs et de la littérature gravée sur l’architecture royale de Huê. Le metteur en scène n’est autre que Nguyên Phuoc Hai Trung, directeur adjoint du Centre de conservation des vestiges nationaux de Huê:
"Le scénario est très intéressant, il raconte l’histoire de notre pays depuis le début du 19e siècle. Et c’est en puisant dans les trésors de l’art de la cour et de l’art traditionnel que nous avons reconstitué cette histoire qui rend compte de la richesse de la culture huéenne», affirme-t-il.
Les auteurs de «La civilisation de la capitale» se sont inspirés de neuf poèmes gravés sur l’architecture royale de Huê. Le résultat, c’est 12 morceaux de musique et 12 danses, impliquant 380 artistes, 100 instruments, 60 types de costumes différents… et un spectacle de chant, de danse, de théâtre et de poésie qui aura laissé des impressions indélébiles chez chaque spectateur.
Dans un autre espace, au palais Diên Tho, les festivaliers étaient invités à découvrir la quintessence de la musique de la cour.
L’ancienne capitale aura vraiment été le berceau d’airs de musique qui traversent le temps, devenant des valeurs culturelles reconnaissables entre mille au cours du Festival de Huê 2018.