La littérature vietnamienne à l’ère de l’intégration internationale

(VOVWORLD) - Ces dernières années, plusieurs auteurs vietnamiens se sont vu décerner des prix internationaux. Leurs ouvrages connaissent un succès planétaire. Pour la littérature vietnamienne, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre.   
La littérature vietnamienne à l’ère de l’intégration internationale - ảnh 1Œuvre universelle, «Kiêu» du grand poète Nguyên Du est reconnu comme patrimoine de l’humanité par l’UNESCO 

C’est d’abord au Président Hô Chi Minh en personne que les lettres vietnamiennes doivent leur renommée internationale. Le Carnet de prison de l’Oncle Hô a en effet été traduit en anglais, en français, en russe, en espagnol… Il continue d’être lu et salué de par le monde, aussi bien pour sa valeur historique que pour sa valeur poétique. 

Les aventures du grillon, le fameux conte de Tô Hoài, partage avec le Carnet précité l’honneur d’être l’un des ouvrages vietnamiens les plus traduits. Mais les œuvres de Nguyên Trai, Hô Xuân Huong, Cao Ba Quat ou encore Nguyên Khuyên ne sont pas en reste…

Cela étant, il ne faut pas se cacher que l’édition n’a pas encore vraiment rendu justice à la richesse des œuvres vietnamiennes, à l’étranger en tout cas.

«La littérature vietnamienne demeure encore peu attractive aux yeux des maisons d’édition internationales. Nous devons donc traduire nous-mêmes nos ouvrages pour les présenter au monde. Mais c’est comme ça que certains auteurs vietnamiens ont récemment reçu des prix littéraires… », remarque Nguyên Quang Thiêu, premier vice-secrétaire général de l’Association des écrivains d’Asie et d’Afrique, également vice-président de l’Association des écrivains vietnamiens.

La littérature occupe une place prépondérante dans le dialogue des cultures. C’est d’ailleurs par le biais de la littérature que les Vietnamiens ont pu appréhender les cultures russe, française, anglaise, chinoise, américaine… et inversement. Mais selon Nguyên Quang Thiêu, la littérature de champs de bataille, très en vogue à une certaine période au Vietnam, ne suffit plus à séduire les lecteurs étrangers.     

 «Pendant les années de l’après 1975, les lecteurs étrangers s’intéressaient surtout aux œuvres qui sortaient des sentiers battus dans la manière de traiter la guerre... Mais les temps ont bel et bien changé. Maintenant, ils ont envie de connaître notre vie rurale, notre jeune génération… Ils cherchent des œuvres qui rendent hommage à nos valeurs culturelles», constate-t-il. 

Eh bien voilà qui tombe à pic car le ministère de l’Information et de la Communication a lancé un projet de promotion des œuvres vietnamiennes à l’étranger pour la période 2016-2020. Il s’agit bien sûr de faire rayonner la culture vietnamienne à l’international, mais aussi d’affirmer haut et fort que certains chefs d’œuvre font partie de notre patrimoine national, tous droits réservés.

Bao Ninh, Nguyên Huy Thiêp, Nguyên Nhât Anh, Hô Anh Thai, Phan Thi Vang Anh, Nguyên Ngoc Tu, Nguyên Ngoc Thuân… Ces dernières années, nombre d’écrivains vietnamiens ont commencé à sortir de l’ombre. Pour ne prendre qu’un exemple, Prête-moi un billet de retour pour l’enfance de Nguyên Nhât Anh a été traduit en thaïlandais par les éditions Nanmee Books en 2011, en coréen par les éditions Dasan Books en 2013 et en anglais en 2014 pour Amazon, le célèbre site de vente en ligne. Mai Van Phân a lui aussi connu une ascension fulgurante avec cinq recueils de poèmes traduits au Royaume-Uni.

 « C’est une bonne chose que le monde puisse découvrir notre littérature… Ça va dans le sens de l’ouverture au monde, de l’accroissement des échanges… Mais il faut une vraie stratégie de communication, maintenant», estime Nguyên Quang Thiêu.   

Forte de tout un bataillon d’écrivains, de poètes et de traducteurs, l’Association des écrivains vietnamiens est naturellement en première ligne lorsqu’il s’agit d’assurer la promotion de la littérature vietnamienne à l’étranger. Les lecteurs, eux, attendent leurs travaux de pied ferme…      

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