(VOVWORLD) - Depuis
quelques années, dans les zones rurales vietnamiennes, les bibliothèques
familiales et privées poussent comme des champignons après la pluie. Cela
montre deux choses aussi positives l’une que l’autre: la demande en lecture des
habitants augmente et les endroits où ils peuvent lire se multiplient.
Duong
Liêu, qui est une commune de la banlieue de Hanoï, dispose d’une bibliothèque
qui a été construite grâce aux cotisations des jeunes villageois. Les enfants
aiment à s’y rendre après l’école. C’est gratuit et ils peuvent y choisir parmi
2000 titres: littérature, langues étrangères, bandes dessinées, manuels
scolaires: ils n’ont que l’embarras du choix. 700 enfants s’y sont fait faire
une carte de lecteur, qui leur permet d’emprunter régulièrement des livres.
Phùng Ba Hung fait partie des 20 volontaires qui gèrent cette bibliothèque.
«Des enfants d’autres villages viennent aussi ici»,
nous dit-elle. «Si nous avons ouvert
cette bibliothèque, c’est justement parce qu’on a constaté que les enfants
adoraient lire, mais qu’ils ne savaient pas où trouver des livres.»
Les
samedi et dimanche après-midi, les bibliothécaires organisent des discussions
au cours desquelles ils apprennent aux enfants des choses utiles dans la vie ou
tout simplement à confectionner un jouet traditionnel. Les enfants adorent
ces séances et leurs parents aussi s’en félicitent.
«On est rassuré quand les enfants vont lire ici,
beaucoup plus que lorsqu’ils vont jouer dehors, où il y a pas mal de risques,
les noyades, par exemple. Depuis l’ouverture de cette bibliothèque, les enfants
deviennent plus sages, plus polis, plus respectueux vis-à-vis des adultes»,
nous confie Phi Thi Sôt, une
maman de Duong Liêu.
Direction
la province de Hung Yên, au Nord, où l’une des bibliothèques les plus connues
appartient à un certain Bùi Dinh Thang, ancien combattant de son état. C’est
chez lui, dans le village de Doàn Dào, qu’il a ouvert en 1990 cette
bibliothèque.
«J’ai ouvert cette bibliothèque gratuite, d’une
part pour faire entendre la voix du Parti aux villageois, et d’autre part pour
faciliter leur accès à des connaissances de l’humanité. C’est en lisant qu’on
s’instruit.», nous explique-t-il.
Bùi
Dinh Thang a commencé son travail de fourmi en collectant des livres et des
journaux. Aujourd’hui, sa bibliothèque propose 8000 titres à un public
diversifié, de 7 à 77 ans.
«Je viens souvent lire ou emprunter des livres sur
la technique de culture du maïs hybride. C’est très utile. En appliquant ce que
disent les livres, j’ai obtenu de beaux épis de maïs et un rendement tout à
fait satisfaisant.», constate Lê Thi Hà, une lectrice assidue.
Si
la bibliothèque est gratuite, les livres, eux, sont d’une valeur inestimable,
et les lecteurs en sont absolument conscients. «On garde le silence, et on
tourne les pages doucement pour ne pas abîmer les livres», nous dit Dào Phuong
Thao, une jeune lectrice.
C’est
grâce à ces bibliothèques gratuites, qui sont de plus en plus nombreuses en
zones rurales, que les habitants ont pris l’habitude de lire et que leur vie
culturelle devient plus riche.