Les gardiens de la culture Co Tu

(VOVWORLD) - Les Co Tu vivent essentiellement dans le Centre du Vietnam et c’est dans la province de Quang Nam qu’ils sont les plus nombreux. Pour les patriarches villageois Co Tu, la préservation et la promotion du patrimoine culturel de leur ethnie sont l’œuvre d’une vie.

Les gardiens de la culture Co Tu - ảnh 1

Le patriarche Bhling Hanh apprend aux jeunes de son village les danses traditionnelles de leur ethnie

Agé de plus de 70 ans, Bhling Hanh est surnommé «l’âme de la jungle» par les habitants de son village, Công Dôn, qui est un village rattaché à la commune de Zuoih, dans le district montagneux de Nam Giang. Il joue à merveille du khên, l’orgue à bouche fétiche de Co Tu.

Bhling Hanh a travaillé dans les secteurs de la santé et de la justice avant d’être élu président de l’antenne communale du Front de la Patrie du Vietnam. En 1998, la province de Quang Nam a décidé que chaque commune devait se doter d’un orchestre de musique traditionnelle. Bhling Hanh est alors allé frapper à chaque porte pour persuader les villageois de rechercher et de sauvegarder les instruments anciens. Il a lui-même créé l’orchestre de gongs villageois et a renouvelé la chorégraphie de quelques danses traditionnelles qui ont été présentées à Hanoï, à Danang, à Cân Tho et à Tây Ninh.

 «Quand j’étais petit, ma famille était trop pauvre pour posséder des tambours et des gongs. Je ne pouvais toucher à ces instruments que lors des fêtes villageoises», raconte Bhling Hanh. «Aujourd’hui, je ne pourrais rien faire de la journée sans entendre ces instruments qui nourissent l’âme Co Tu».

Bhling Hanh a appris aux jeunes de son village à jouer de ces instruments. Bhling Thai, l’un de ses élèves, est fier d’avoir appris par cœur tout le répertoire de gong de son ethnie.

 «Je suis tellement heureux et honoré de pouvoir présenter la culture Co Tu partout dans le pays. Le patriarche Bhling Hanh m’a expliqué toute la beauté de cette culture», dit-il.

Les gardiens de la culture Co Tu - ảnh 2Le patriarche Y Kông

Y Kông est un autre patriarche villageois très respecté des Co Tu, qui habite dans le district de Dông Giang. Bientôt centenaire, il a fait construire une Guol, une maison sur pilotis typique de son ethnie, dans laquelle il expose des lithophones, des flûtes et des dizaines de gongs. Il va également dans les écoles où il propose d’apprendre aux élèves à chanter et à jouer des instruments de musique traditionnelle, mais aussi à mieux connaître leurs origines.

 «J’ai décoré la maison moi-même avec des jarres, des gongs, des brocatelles. J’ai aussi fabriqué moi-même un tambour pour jouer dans les mariages et les cérémonies de demande de la main. Mon plus grand souhait est de sauvegarder les traditions Co Tu», nous confie-t-il. 

Y Kông fait partie des rares artisans-musiciens à savoir fabriquer des instruments de musique et à en jouer, ce qui rend son engagement d’autant plus précieux, constate Dô Huu Tùng, vice-président du comité populaire du district de Dông Giang.

 «Y Kông a appris à plusieurs générations de villageois à jouer du tambour, du gong, à interpréter la danse traditionnelle Co Tu et à tisser des brocatelles. Ces dernières années, il a fait beaucoup d’efforts pour préserver les sculptures sur bois Co Tu qui sont en voie de disparition», rappelle-t-il.

Grâce aux patriarches dévoués comme Bhling Hanh et Y Kông, les traditions Co Tu ont trouvé une deuxième jeunesse. La gastronomie traditionnelle est revenue au goût du jour, le tissage de brocatelles et la vannerie ont également été ressuscités dans bien des villages.

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