Pour que le quan ho résonne à jamais

(VOVWORLD) - En 2009, l’UNESCO inscrivait le quan ho, chants alternés traditionnels de la région du Kinh Bac, sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Dix ans ont donc passé. Qu’est devenu ce fleuron de l’art populaire ?
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Fin février 2019, la province de Bac Ninh, qui passe pour être le berceau du quan ho, organisait un festival marquant les dix ans de l’inscription de ce chant au patrimoine mondial de l’UNESCO. En matière de préservation et de valorisation du quan ho, tous les engagements pris envers l’UNESCO ont été honorés, a assuré Nguyên Tu Quynh, président du comité populaire provincial. Non contente d’assurer la promotion et la transmission du quan ho, de reconstituer ou de remettre en état nombre d’espaces de représentation traditionnels, Bac Ninh est l’unique province du pays à proposer une allocation mensuelle aux maîtres de quan ho considérés comme des trésors vivants, a-t-il fait valoir.

« Le quan ho a retrouvé ses lettres de noblesse. Plus qu’un chant, c’est le mode de vie typique de la région du Kinh Bac dont notre province, Bac Ninh, constitue le noyau. Grâce aux efforts inlassables de toute la communauté du quan ho, des chercheurs, des collectionneurs et des artistes, la population prend de plus en plus conscience des valeurs de ce patrimoine culturel », a indiqué Nguyên Tu Quynh.

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S’il y a 10 ans, la province de Bac Ninh ne comptait que 49 villages de quan ho et 34 clubs, ce chant est désormais pratiqué dans 369 villages et 381 clubs regroupant une bonne dizaine de milliers de membres. Des milliers de personnes sont désormais capables de transmettre ce chant et tout habitant qui se respecte sait chanter au moins quelques chansons du répertoire.

La région du Kinh Bac englobe aussi une partie de la province de Bac Giang. A Huu Nghi, qui est un village rattaché à cette province, il existe un club de quan ho vieux de plus de vingt ans. Ses membres sont des deux sexes et pour la plupart âgés de 65 à 80 ans. Dans la vie, ils sont paysans, commerçants ou enseignants à la retraite. Mais lorsqu’ils arborent les tuniques multicolores du quan ho, les yeux pétillants et charmeurs, ils deviennent chanteurs et chanteuses, mettant de côté tous les tracas du quotidien. C’est le cas des deux sœurs octogénaires Nguyên Thi Mô et Nguyên Thi Huân.

« Petites, on chantait en imitant les femmes plus âgées. Et maintenant qu’on est à la retraite, on a le temps de participer au club. Les paroles anciennes sont plus difficiles à interpréter, mais bien plus belles que les paroles modernes », nous disent-elles.

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Trân Van Thê est président du club. Avec sa femme Nguyên Thi Dân, qui est une maître chanteuse, et d’autres confrères, il a ouvert des classes pour apprendre le quan ho aux jeunes. A Huu Nghi, plusieurs enfants ont appris ce chant traditionnel dès la maternelle et certaines familles comprennent trois ou quatre générations de passionnés, dit avec fierté Trân Van Thê.

« Les jeunes adorent le quan ho et ils apprennent vite », se réjouit-il. « Mais ils doivent se perfectionner encore pour pouvoir transmettre le chant aux générations suivantes ».

Le club de quan ho de Huu Nghi participe régulièrement à des échanges avec d’autres villages, mais aussi à des festivals du district, de la province et du pays. Certains maîtres chanteurs ont pu se produire à l’étranger. Et pas seulement à Huu Nghi : le quan ho est pratiqué dans au moins 17 autres villages de la province de Bac Giang. 

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