(VOVWORLD) - Avec ses plus de 60 membres, Sac Chàm est l’un des, sinon le plus grand club de then de la province de Bac Kan. Créé il y a trois ans, il joue un rôle prépondérant dans la propagation et la pérennisation de cet art musical ancestral.
Ma Thi Day (centre), présidente de Sac Chàm, le plus grand club de then de la province de Bac Kan. Photo: VOV |
Agés de 13 à plus de 70 ans, les membres de Sac Chàm viennent de toute la province de Bac Kan. «Sac Chàm» signifie «couleur indigo», en français, cette couleur que l’on retrouve sur les vêtements traditionnels des Tày et des Nùng, deux communautés ethniques culturellement très proches qui partagent, entre autre, l’art du chant rituel then. Mais pour en revenir aux membres du club, quel est leur point commun? C’est bien simple : le then, la grande passion de leur existence, à en croire Ma Thi Day, présidente du club.
«Ce que l’on est en droit d’attendre des membres du club, c’est qu’ils soient bien sûr des passionnés, mais aussi qu’ils soient à même de la transmettre, cette passion, en particulier aux plus jeunes», nous dit-elle.
Une fois par semaine, les membres du club se rencontrent, soit dans la salle de réunion d’un village, soit chez l’un d’entre eux. Certains sont fonctionnaires, d’autres retraités, d’autres encore paysans ou écoliers, ce qui fait que le calendrier des rencontres est fixé en fonction de la disponibilité de chacun. Le programme de ces rencontres, en revanche, est fixé par la direction du club, comme nous le fait remarquer Triêu Hoàng Tham, membre du club.
«On est tous extrêmement motivés. Comme on vit de façon dispersée dans toute la province, les responsables du club ont nommé un représentant pour chaque district, lequel est chargé d’organiser les répétitions pour les membres de sa localité. A l’approche de la représentation, toutes les personnes concernées se retrouveront pour la répétition générale», précise-t-elle.
D’un club d’amateurs, Sac Chàm s’est peu à peu professionnalisé. En décembre 2020, il a organisé un programme d’échanges avec les clubs de then et de chants folkloriques des provinces montagneuses du Nord… et a récolté un franc succès.
Un programme d’échanges avec les clubs de then et de chants folkloriques des provinces montagneuses du Nord est organisé par Sac Chàm en décembre 2020. Photo: VOV |
Il arrive souvent aux membres de Sac Chàm de représenter la province de Bac Kan lors de festivals de chants populaires, ou à l’intention des touristes. Il n’y a pas de mal à chanter pour les touristes, bien au contraire, nous assure Nông Van Lê, membre du club.
«Je participe au club parce que j’adore chanter. Je me réjouis de pouvoir partager ma passion avec les autres, les touristes en l’occurrence, pour leur faire connaître notre identité culturelle», nous confie-t-il.
Les membres de Sac Chàm se rendent souvent chez les grands maîtres du then et des cultures Tày et Nùng pour compléter leur répertoire. Les meilleurs d’entre eux sont devenus formateurs. Ils ont appris à chanter à près de 500 personnes, se félicite Ma Thi Day, la présidente du club.
«Les maîtres nous ont appris de nouveaux airs que nous souhaitons partager avec les autres. Nous prenons d’ailleurs soin d’ajouter de nouveaux morceaux à nos concerts, qui plaisent beaucoup aux touristes», nous indique-t-elle.
Pour Ma Thi Day et les membres de son club, préserver et valoriser l’identité culturelle des Tày et des Nùng n’est pas un devoir, mais un plaisir, une raison d’être…