(VOVWORLD) - Chez
les Vietnamiens, le respect dû aux enseignants est une tradition
plurimillénaire que l’on retrouve d’ailleurs dans bien des dictons
populaires. Il y en a un lié aux
pratiques du Têt qui explique que si le premier jour de la nouvelle année
lunaire doit être réservé à la visite de la famille paternelle et le second à la
famille maternelle, le troisième, lui, est l’occasion de rendre visite à ses
maîtres.
Pour
Phan Ba Hai, médecin au Département de chirurgie orthopédique et traumatologique
à l’Hôpital Viet Duc de Hanoï, c’est un rite annuel. Depuis 10 ans, au
troisième jour de l’année lunaire, il va rendre visite, accompagné de ses
collègues, au docteur Ngo Van Toan, l’ancien directeur du département, qui l’a
formé.
«En
fait, le Têt n’est pas la seule occasion pour nous de lui exprimer notre
respect. Loin s’en faut. On le fait tous les jours. Moi-même et les jeunes
médecins qui ont eu l’occasion d’apprendre de lui resterons toujours ses élèves»,
nous dit Phan Ba Hai.
Photo d'illustration (Internet)
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Ngo
Van Toan accueille ses élèves et collègues avec un grand sourire. Il a
l’habitude de les recevoir nombreux chez lui à l’occasion du Têt, de la Journée
des médecins vietnamiens, le 27 février ou encore de la Journée des enseignants
vietnamiens, le 20 novembre. Tous lui apportent un petit cadeau, et le tiennent
informé de leurs nouvelles réalisations. Pour Ngo Van Toan, c’est un bonheur
immense que de constater les progrès de ses anciens élèves.
« Je
suis vraiment heureux de voir que plusieurs de mes élèves et jeunes collègues
sont désormais à même de me remplacer au travail et que certains m’ont même
dépassé », nous dit-il. « Je me réjouis de constater qu’ils pensent
toujours à moi. Chaque fois qu’on se voit, on se rappelle des histoires vécues
ensemble il y a très longtemps. C’est réconfortant d’assister à
l’épanouissement de la génération suivante. »
Aujourd’hui,
c’est une pratique courante que de rendre visite à ses maîtres avec ses actuels
ou anciens camarades de classe. Cela renforce les liens, estime Nguyen Thu
Huong, enseignante à l’Ecole normale supérieure de Hanoï.
«Autrefois,
c’était presque une question de principe que de rendre visite à ses maîtres au
troisième jour de l’année lunaire. Mais maintenant, ça peut être n’importe quel
autre jour pendant les vacances du Têt, ou n’importe quel jour en général. Dès
qu’ils apprennent un événement important qui se passe chez le maître, ils s’y
rendent tout de suite. Pour le maître, c’est une grande joie», nous dit-elle.
« Qu’il
t’ait appris un mot ou même un demi-mot, c’est ton maître », « Sans
ton maître, tu n’aurais rien pu faire », ou « Si tu veux que ton
enfant réussisse dans les études, vénère son maître »… sont trois des
dictons populaires qui se transmettent de génération en génération. Ils nous
rappellent les mérites de celles et ceux qui nous ont transmis des
connaissances, des savoir-faire, nous ont appris à devenir des hommes et des
femmes. Depuis toujours, le métier d’enseignant est qualifié de noble dans la
société vietnamienne dans laquelle le maître mérite le même respect que celui
réservé aux parents.