Étudier en français au Vietnam: les défis, les opportunités et les choix

(VOVWORLD) - À l'occasion des 60 ans de l'Agence Universitaire de la Francophonie une table ronde en ligne intitulée «Étudier en français au Vietnam: les défis, les opportunités et les choix» s’est tenue au CNF-CEF de Hô Chi Minh-ville ce dimanche 26 septembre.
Étudier en français au Vietnam: les défis, les opportunités et les choix - ảnh 1Photo: AUF

Pour le professeur Jean-Marc Lavest, directeur de l'Agence universitaire de la Francophonie en Asie-Pacifique, qui a initié ce colloque, «on est riche des langues qu’on parle»...

«Pour moi, il n'est pas question d'opposer le français aux autres langues», nous dit-il. «Dans le monde d’aujourd’hui, l’anglais est déjà obligatoire et normatif, mais les autres langues apportent un plus en termes d’ouverture aux autres cultures. Au Vietnam, la diversité linguistique et culturelle est au cœur de la politique multi-partenariale que met en place le gouvernement avec des régions comme l’ASEAN, l’Europe ou l’Afrique. Peut être que beaucoup d'étudiants qui apprennent le français ne vont pas l'utiliser dans leur futur métier... Mais le fait de maîtriser une langue extrêmement difficile telle que le français est forcément un atout pour un jeune qui postule, car c’est la preuve d’une ouverture et d’une capacité de travail et d’énergie importante».

Force est de constater qu’au Vietnam, l'anglais a gagné beaucoup de terrain, ces dernières années. Mais peut-être en a-t-il trop gagné… Parler anglais, de nos jours, est devenu une banalité, et ce n’est pas avec la langue de Shakespeare que l’on peut espérer faire la différence. C’est du reste ce qu’a remarqué Truong Huy, étudiant en sciences sociales et humaines à l'Université nationale de Hô Chi Minh-ville.

«J'ai toujours appris l'anglais depuis ma plus petite enfance», nous raconte-t-il. «Mais quand j’ai dû choisir ma filière, à l’Université, j’ai rapidement constaté que  des gens qui parlent anglais, chinois ou japonais, il y en a énormément, au Vietnam, et que si je m’accrochais à l’anglais, je ne serai qu’un parmi des milliers… Et puis si vous prenez l’Accord de libre-échange entre le Vietnam et l'Union européenne qui vient d'être signé, vous vous rendez compte qu’avec la maîtrise d’une langue européenne, comme justement le français, il peut y avoir des débouchés»          

Autre avantage: la communauté francophone est plus petite, mais du coup plus solidaire. Elle fonctionne un peu comme un réseau, et c’est par exemple ce qui a permis à Trân Công Danh, actuellement chef du service financier chez VPS Securities J.S.C, d’obtenir une bourse d’études en France même s’il ne parlait pas un traître mot de français à l’époque.   

«Le problème, avec les francophones, c’est que l’apprentissage de la langue est un une fin en soi. Le but, pour la plupart d’entre eux, c’est de devenir professeur, interprètes, traducteurs… Ils ne voient pas plus loin. Ils ne voient pas, par exemple, qu’un diplôme délivré par une université française est déjà une belle garantie lorsqu’on se lance sur le marché du travail», nous explique-t-il. 

Le fait de posséder plusieurs langues est indéniablement un atout pour les jeunes qui se lancent sur le marché du travail. C’est en tout cas ce qui ressort des propos de Hoàng Khanh Chi, directrice de la clientèle du groupe Thế Giới Di Động.

«Il y a l’aspect linguistique, forcément, mais aussi la dimension culturelle, l’ouverture au monde, et ça, ça fait une différence… Quand on voit un jeune qui a suivi les classes bilingues puis une filière francophone, on se dit qu’il y a là un potentiel évident… », nous fait-elle remarquer. 

Le multilinguisme est devenu une évidence à l’ère de la mondialisation et du numérique et les opportunités professionnelles existent pour peu qu’on y mette de la persévérance et que l’on soit prêt à faire le tour du monde…

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