Projet Covid-19: quand les universités s’engagent...

(VOVWORLD) - Le monde entier est aujourd’hui confronté à la pandémie, et chacun essaie de faire face... L’Agence universitaire de la Francophonie, qui est le plus grand réseau universitaire du monde, avec 1.000 membres répartis dans 120 pays, a mis en place un plan d’actions spécial Covid-19.
Projet Covid-19: quand les universités s’engagent...  - ảnh 1Jean-Marc Lavest, le directeur régional de l’AUF en Asie-Pacifique (photo: AUF)

L’Agence universitaire de la Francophonie a lancé un appel d’offres international pour soutenir des initiatives d’étudiants, d’élèves-ingénieurs et de jeunes chercheurs ayant un lien avec la crise sanitaire. Jean-Marc Lavest, le directeur régional de l’Agence universitaire de la Francophonie en Asie-Pacifique, nous donne quelques détails.

«L’Agence universitaire de la Francophonie a décidé très rapidement de mobiliser un million d’euros pour essayer de dégager des solutions rapides, innovantes, contextualisées. Et donc, l’appel d’offres a été lancé, et 2.000 universités en provenance de 76 pays y ont répondu. Parmi toutes les réponses que nous avons eues au Vietnam, et aussi en Asie-Pacifique, un certain nombre de dossiers ont été retenus, neuf en total. Parmi ces neuf dossiers retenus, quatre venaient d’universités vietnamiennes», nous dit-il.   

En avril 2020, l’hôpital Bach Mai, à Hanoï, a dû être mis en quarantaine: des cas de Covid-19 avaient été détectés dans ses murs. C’est à ce moment-là que s’est posée la question des risques de contagion au sein des établissements sanitaires en cas d’explosion pandémique. Phan Trung Nghia, de l’Institut polytechnique de Hanoï, s’en souvient. 

«L’hôpital Bach Mai a été l’un des premiers endroits à être touchés, au Vietnam. Nous avons pensé à un produit susceptible de protéger les personnels soignants, mais aussi les patients. Avec le soutien financier de l’Agence universitaire de la Francophonie, nous avons pu contacter l’hôpital Bach Mai et l’hôpital des maladies tropicales et recueillir toutes les informations dont nous avions besoin, ce qui nous a permis de finaliser notre produit en seulement trois mois», nous raconte-t-il. 

Projet Covid-19: quand les universités s’engagent...  - ảnh 2Une civière médicale équipée d’un filtre permettant d’isoler le patient

Cette initiative a effectivement abouti à des civières médicales équipées d’un filtre permettant d’isoler les patients.  

A Danang aussi, l’épidémie a fait des ravages, notamment durant l’été dernier. Loin de se laisser abattre, l’Institut polytechnique de Danang a donné naissance à des robots, nommés BK-AntiCovid, capables d’apporter de la nourriture et des médicaments dans les chambres des patients placés en quarantaine. Pour Lê Hoài Nam, qui est enseignant à l’Institut, il était essentiel que les étudiants donnent un sens particulier à leurs travaux...

«Ce qui est important, pour un institut comme le nôtre, c’est de donner une dimension communautaire aux travaux qui y sont effectués. Les étudiants l’ont bien compris, d’ailleurs, et ils ont pris beaucoup de bonnes initiatives. Et là, grâce au fonds Covid-19 de l’Agence universitaire de la Francophonie, ils ont pu concrétiser leurs projets et les mettre immédiatement au service de la lutte contre l’épidémie», nous explique-t-il.   

C’est aussi pour protéger le personnel soignant que l’Université d’architecture de Hô Chi Minh-ville a sorti ses Foldable Aerosol Box. Ces boîtes à aérosol servent à bloquer les gouttelettes en suspension dans l’air, ce qui permet aux médecins d’accéder en toute sécurité aux voies respiratoires des patients. Certaines ont du reste été expérimentées dans des hôpitaux vietnamiens, avec des retours très positifs. Mais pour Ngô Thi Thu Trang, de l’Université d’architecture de Hô Chi Minh-ville, rien n’aurait été possible sans l’Agence universitaire de la Francophonie. 

«Au moment où cet appel d’offres a été lancé, les étudiants avaient déjà pas mal d’initiatives en réserve, dont ces fameuses boîtes. Mais sans ce soutien financier, ils n’auraient jamais pu concrétiser leurs idées», nous fait-elle observer.  

L’Université nationale de Hô Chi Minh-ville, elle, a choisi d’aider les laboratoires et les entreprises locales à développer des tests de dépistage rapides, fiables et peu coûteux, grâce à une technologie de protéines recombinantes. Là encore, c’est l’Agence universitaire de la Francophonie qui a rendu les choses possibles, comme le reconnaît volontiers Nguyên Thuy Vy, l’une des responsables de l’Université.  

«Oui, il y a eu une subvention de l’Agence universitaire de la Francophonie qui a été décisive, car elle nous a permis d’acheter des équipements de laboratoire Mais l’Agence nous a aussi aidés dans nos démarches administratives, et du coup, notre projet a pu voir le jour assez rapidement», nous indique-t-elle. 

Dans beaucoup de pays, le rôle de l’université n’est pas reconnu à sa juste valeur. Cet appel à projets de l’Agence universitaire de la Francophonie a pourtant montré que les établissements universitaires pouvaient tout à fait mettre leurs forces au service de la communauté. 

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