(VOVWORLD) - Can Ty est un village situé dans la commune éponyme, elle-même située dans le district de Quan Ba, c’est-à-dire dans la province de Hà Giang, au Nord. Comme dans de très nombreux villages vietnamiens, on y pratique le tissage de brocatelles, et depuis la nuit des temps. Ce qui est caractéristique de notre époque, en revanche, c’est que les brocatelles en question sont très recherchées par les touristes.
 Des brocatelles du village de Can Ty - Photo Ngoc Anh/VOV5 |
Les 270 foyers que compte le village abritent tous des membres de l’ethnie Mông, qui cultivent le riz, le maïs et le manioc à la montagne. Entre deux récoltes, la plupart d’entre eux s’adonnent au tissage de brocatelles. Mais leurs brocatelles ont la particularité d’être faites à base de lin cultivé sur place. L’écorce de lin est décortiquée, puis séchée et filé pour être prête au tissage.
La tradition exige que les jeunes filles Mông tissent et cousent elles-mêmes leurs costumes de noces. Dès leur plus jeune âge, leurs grand-mères et leurs mères leur apprennent à tisser, à coudre et à broder. Et lorsqu’elles sont en âge de convoler en justes noces, elles connaissent toutes ces métiers ancestraux.
«Ces métiers nous ont été transmis par nos ancêtres qui étaient désireux de préserver ce trait culturel des Mông», nous explique Cu Thi My, une villageoise. «Quand une fille se marie, ses parents lui donnent au moins deux costumes. Quand un Mông meurt, on lui donne aussi trois costumes pour aller à la rencontre de ses ancêtres. C’est pourquoi, le tissage et la couture sont très importants dans notre culture.»
 Cu Thi My présente son savoir-faire à la foire des villages d’artisanat du Vietnam, à Hanoi - Photo Ngoc Anh/VOV5
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Les autorités de la commune de Can Ty attachent beaucoup d’importance à la formation professionnelle, l’idée étant de créer des emplois et à d’améliorer le niveau de vie des villageois. C’est ainsi qu’en 2011, la coopérative de tissage de lin de Can Ty a été fondée.
«12 foyers participent à la coopérative, depuis de nombreuses années déjà. La coopérative aide à former les enfants et les femmes dans le tissage et la couture de jupes, de chemises, mais aussi de sacs et de châles», nous dit Sùng Thi My, une autre villageoise.
Photo Ngoc Anh/VOV5
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Au village de Can Ty, le tissage de brocatelles se fait entièrement à main. Les produits du village sont très appréciés par les touristes pour leur finesse. Cu Thi My, encore une fois :
«Les motifs dessinés en cire d’abeille font toute l’originalité de nos produits», estime Cu Thi My. «Depuis 2004, nos métiers traditionnels connaissent un bel essor. Au début, nous ne produisions que pour nous-mêmes. Et puis, étant donné l’intérêt des touristes, nous nous sommes mis à produire pour la vente. Personnellement, je vends souvent mes produits à Hanoi, au Temple de la Littérature. Le comité en charge de la gestion du Temple nous aide à présenter nos produits aux touristes.»
Avec le développement du tourisme dans le district de Quan Ba, le tissage de brocatelles des Mông du village de Can Ty connaît un bel élan. C’est à tel point vrai qu’il est question désormais de créer un label. Si cet artisanat aide à améliorer le niveau de vie des villageois, il sert aussi à préserver l’identité culturelle des Mông, et c’est tant mieux.