(VOVWORLD) - Au Vietnam, un combat en remplace un autre. Si pendant la seconde moitié du 20e siècle, le pays s’est battu avec acharnement pour reconquérir sa liberté et son indépendance, c’est désormais pour se développer qu’il lutte, et avec la même énergie.
Témoin Cư Pơng, une commune de la province de Dak Lak, qui, non contente d’avoir été une base révolutionnaire entre 1945 et 1975, est aujourd’hui l’un des bastions avancés de la nouvelle ruralité.
En l’espace d’une décennie, Cư Pơng aura vraiment réussi à faire peau neuve. Des maisons solides et pimpantes, des routes bétonnées, un bon système de canaux d'irrigation, des villages et des hameaux raccordés au réseau électrique national... Pour qui a connu la commune jadis, pas de doute : il y a l’avant et l’après nouvelle ruralité. Mais les changements ne concernent pas que les infrastructures. La production agricole a également fait l’objet d’une modernisation à marche forcée qui se traduit non seulement par des technologies performantes, mais aussi par une nette élévation du niveau de vie des Êdê, des M’Nông et des J’rai qui peuplent la localité. Y Hluat, agriculteur de son état, est tout à fait représentatif de cet essor économique.
«J’étais tellement pauvre, avant…», nous raconte-t-il. «Mais bon, j’ai quand même réussi à faire des économies et à me faire construire une maison. Et puis, grâce à l’association des agriculteurs, j’ai pu apprendre de nouvelles méthodes d’élevage et petit à petit, j’ai commencé à sortir la tête de l’eau. J’ai même une voiture à moi, maintenant !».
En dix ans, la nouvelle ruralité aura fait de cette localité jadis connue pour ses hauts faits d’arme un véritable pays de Cocagne…
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A ce jour, près des 9 dixièmes des ménages de la commune ont un revenu annuel de plus de 100 millions de dôngs (3800 euros). Certains d’entre eux ont même franchi la barre des 500 millions de dôngs (plus de 18 mille euros). Qui l’eût cru, il y a dix ans, encore?
Des caféiers, des poivriers, des hévéas, des arbres fruitiers… C’est une véritable mine d’or dont dispose Cư Pơng, une mine d’or apparemment inépuisable, qui lui rapporte des milliards de dôngs chaque année. C’est bien simple : en dix ans, la nouvelle ruralité aura fait de cette localité jadis connue pour ses hauts faits d’arme un véritable pays de Cocagne… C’est en tout cas ce qui ressort des propos de Trân Thanh, le président du comité populaire communal, qui est légitimement fier des résultats obtenus.
«C’est en puisant dans ses traditions révolutionnaires que notre commune a pu atteindre ses objectifs de développement socioéconomique. Les infrastructures ont été modernisées, le taux de pauvreté a considérablement baissé… Je pense vraiment que nous serons au rendez-vous de la nouvelle ruralité en 2020», nous dit-il.
Une embellie économique qui va de pair avec un mieux-être global... |
Une embellie économique, donc, qui va de pair avec un mieux-être global, lequel se traduit notamment par un dispensaire communal doté d’équipements modernes et géré par une équipe compétente, à la tête de laquelle officie Y Phem Niê.
«Ces dernières années, l’État nous a aidés à moderniser les équipements et à former des cadres», nous explique ce dernier. «Beaucoup de personnes démunies, de membres de minorités ethniques et de personnes bénéficiant de politiques sociales ont pu bénéficier de consultations et de traitement gratuits».
D’une révolution à une autre… Commune avant-gardiste s’il en est, Cư Pơng n’en finit plus de montrer le chemin à suivre…