(VOVWORLD) - Direction Duc
Linh, un district montagneux de la province centrale de Binh Thuân où
sériciculture rime désormais avec techniques modernes. Un effort de modernisation, donc, qui se traduit par des
bénéfices économiques trois fois plus élevés que ceux que peuvent rapporter
d’autres plantes vivrières
traditionnelles.
Hô Doan Hùng - Photo Viet Quoc/VOV
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Hô Doan Hùng est particulièrement
impliqué dans la restructuration agricole de sa commune, celle de Sùng Nhon, en
l’occurrence. C’est en avril 2017, récemment donc, qu’il a décidé de changer du
tout au tout, après avoir visité la zone séricicole de Bao Lôc, dans la
province de Lâm Dông, sur les Hauts plateaux du Centre. Un changement radical
puisque tous les terrains agricoles qu’il possédait ont été transformés en
champs de mûriers et que Hùng est donc devenu sériciculteur à plein temps. Un
an après, la rentabilité était au rendez-vous.
« Pour un
hectare de mûriers, on peut tabler sur 5 chambrées de vers à soie », nous
annonce Hûng. « Sachant que chaque chambrée peut donner 4 boîtes, ça en
fait 20 en tout. Sachant par ailleurs que les cocons de vers à soie rapportent 200
millions de dôngs et que le coût de production est estimé à 80 millions de dôngs,
je peux escompter un bénéfice de 120 millions de dôngs par hectare… »
Phan Ngoc
Ut, qui est désormais à la tête de 4000m2 de mûriers - Photo Viet Quoc/VOV
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De telles
perspectives sont forcément alléchantes. Les agriculteurs de Sùng Nhon sont du
reste nombreux à s’être lancés dans la sériciculture. C’est le cas de Phan Ngoc
Ut, qui est désormais à la tête de 4000m2 de mûriers. Sa première boîte de vers
à soie, il s’en souviendra longtemps, et sans doute avec émotion. Il faut dire
qu’en seulement treize jours, elle lui a rapporté 45 kilos de cocons de
qualité. A 182 mille dôngs le kilo, évidemment, c’est le pactole assuré, et en
un temps record. Pour cette fois, Ut a donc gagné un peu plus de 8 millions de
dôngs en quelques jours, mais bien évidemment, il ne compte pas s’arrêter en si
bon chemin.
« Auparavant,
je cultivais surtout du maïs et des haricots. Il y a quelques mois, je me suis
lancé dans la sériciculture, et ça, je ne suis pas prêt de le
regretter ! Je compte d’ailleurs
planter davantage de mûriers », nous dit-il.
Le district de Duc
Linh, auquel est rattaché la commune de Sùng Nhon, est depuis longtemps une
zone séricicole. Il y a eu du reste des coopératives séricicoles, mais qui ont
fermé dans les années 1990. A l’époque, elles n’étaient pas assez rentables. Ce
n’est qu’assez récemment que Duc Linh a renoué avec la sériciculture, en misant
à la fois sur l’introduction de nouvelles variétés de mûriers à soie, mais
aussi sur un renouvellement des techniques, qui étaient jusque-là assez
archaïques, il faut bien en convenir. Le résultat ? Des mûriers luxuriants
et des vers à soie plus faciles à élever. Quant aux sériciculteurs, ils ont
enfin pu remiser leurs paniers de bambou tressé : ils élèvent désormais leurs
vers sur des dalles de béton. Ce qu’ils ont perdu sur le plan esthétique - les
amateurs d’images d’estampes en seront pour leurs frais ! -, ils l’auront
gagné en efficacité et en rendement…
Photo Viet Quoc/VOV
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Les autorités du
district de Duc Linh encouragent en tout cas les agriculteurs de Sùng Nhon à se
tourner vers la sériciculture, l’idée étant de faire en sorte d’impliquer aussi
des entreprises, de façon à créer une chaîne de production, garante de revenus
stables et de débouchés.
« L’idée,
c’est bien sûr d’élargir la superficie séricicole, mais aussi de créer une
sorte de réseau impliquant des entreprises, de façon à s’assurer des débouchés
dignes de ce nom », nous explique Truong Quang Dên, chef du service de
l’agriculture du district de Duc Linh. « C’est d’ailleurs pour ça que le
service de l’agriculture encourage les entreprises et les agriculteurs à constituer
des chaînes de valeurs aussi importantes que possible. »
À ce jour, Sùng
Nhon compte 16 foyers séricicoles pour 10 hectares de mûriers. Le prix du cocon reste stable : entre
150 et 180 mille dôngs le kilo. Mais quand on sait que chaque année, un hectare
de mûriers permet de produire 1 tonne de cocons, on comprend pourquoi la route
de la soie mène à la richesse… A Duc Linh, en tout cas, on l’a parfaitement
compris.