(VOVWORLD) - La province de Bên Tre passe pour être le royaume des cocotiers. Une réputation qu’elle n’a pas volée, tant les cocoteraies y abondent, notamment dans les districts de Châu Thành, Cho Lach, Mo Cày et Giông Trôm.
C’est bien simple : Bên Tre, c’est 70.000 hectares de cocoteraie pour près de 600 millions de noix de coco par an… Des chiffres vertigineux, donc, auquel il faut ajouter une industrie de traitement florissante.
La province de Bên Tre passe pour être le royaume des cocotiers |
Tam Trung est l’heureux propriétaire d’un atelier de fabrication de bonbons à base de lait et de noix de coco, un atelier qui se situe à Tân Thanh, un hameau perdu dans le district de Châu Thành. Chez lui, les bonbons sont confectionnés manuellement, jusqu’à l’emballage.
« Tout d’abord, on prend une noix de coco que l’on moud de façon à en extraire l’essence, avant de faire cuire le tout dans une grande poêle pendant environ 45 minutes. Quand le mélange refroidit, on l’étale, on découpe en dés, et on emballe. Et tout ça se fait à la main », nous explique Trân Thi Huong, l’une des ouvrières.
A la main, oui, et sous le regard admiratif de centaines de touristes étrangers qui viennent là tous les jours. Mais pour Tam Trung, pas question de se distraire ou de jouer les guides: il faut surveiller la grande poêle sans que jamais, la vigilance ne se relâche.
« Dans la région de Bên Tre, on plante surtout des cocotiers, nous dit-il. Tout est bon dans le cocotier : la noix, évidemment, mais aussi le tronc, les palmes... Le tronc, on l’utilise pour fabriquer des meubles. Avec l’amande, on fait des bonbons, de l’huile ou des aliments pour poissons. La noix, on peut en faire du charbon… »
Mais l’atelier de Tam Trung propose encore des litanies de produits artisanaux à base de cocotier : ça va des corbeilles de fleurs aux horloges en passant par toutes les figurines animales possibles et imaginables.
Tu Dang, lui, sculpte des statues à base de troncs de cocotier, et visiblement, il a trouvé là une matière première de choix.
« Tant qu’on s’en tient aux noix et aux palmes, le cocotier, ça ne rapporte pas grand-chose, constate-t-il. Par contre, si on s’intéresse au tronc, on peut très bien l’exploiter pour en faire des meubles ou des produits artisanaux. Mais il faut que le cocotier ait au moins 40 ans.»
Phan Thu Nguyêt fabrique elle aussi des produits artisanaux à base de cocotier, et là encore, il est clair qu’elle a trouvé « le » filon.
« L’artisanat, c’est bien parce que ça permet de mettre un peu d’huile dans les rouages, estime-t-elle. Quand on a un peu de temps libre, on peut s’amuser à fabriquer plein de choses, avec les cocotiers. »
Les produits à base de cocotier « made in Bên Tre » sont en vente dans 68 pays et territoires de par le monde |
Pour des gens comme Tam Trung, Tu Dang ou Thu Nguyêt, sans cocotier, la vie serait une erreur. Et visiblement, ils ne sont pas les seuls à chérir cet arbre : de nombreux poètes, l’ont fait et continuent de le faire.
« Le cocotier, c’est un peu une part de nous-même, nous confie Phan Thu Nguyêt. Tenez, vous connaissez la chanson « La silhouette de Bên Tre » ? On y évoque la silhouette des cocotiers pour parler de la gentillesse et de l’hospitalité des gens d’ici. »
Les produits à base de cocotier « made in Bên Tre » sont en vente dans 68 pays et territoires de par le monde. Ils rapportent à la province 200 millions de dollars par an, soit 40% de son chiffre d’affaires à l’exportation.
Pour les habitants du cru, pas de doute : le coco est un « or vert ». Et il n’est nul besoin de leur secouer le cocotier pour qu’ils en soient convaincus et qu’ils agissent en conséquence !...