(VOVWORLD) - Nombreux sont les villages vietnamiens qui ont «leur» spécialité, artisanale ou gastronomique. Mais on pourrait tout aussi bien retourner la proposition en affirmant qu’au Vietnam, nombreuses sont les spécialités, artisanales ou gastronomiques, qui ont «leur» village. Pour le banh da, qui est une sorte de nouille de riz séchée, c’est Lô Cuong, un village qui se trouve à proximité de Hai Duong, à une cinquantaine de kilomètres à l’est de la capitale.
Photo: VOV
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L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, c’est bien connu... Voilà un adage qui, en tout cas, ne souffre pas de discussion à Lô Cuong où les journées commencent dès quatre heures du matin au doux son des décortiqueuses et des séchoirs automatiques… On a les aubades qu’on peut, après tout, et ce que le village y perd en sérénité, il le gagne en animation. Tout le monde met la main à la pâte - c’est le cas de le dire ! - et ce, depuis le broyage du riz jusqu’au découpage en fines lamelles : étape ultime de la confection des banh da.
Pham Thi Triên a été l’une des premières à recourir à des machines. Chaque jour, elle produit de 2 à 3 tonnes de banh da.
«Avant, tout se faisait à la main. Mais depuis qu’il y a ces machines, le rendement est beaucoup plus élevé. J’ai même des commandes qui viennent du Sud, maintenant !», nous dit-elle.
Que les tenants du «fait main» se rassurent tout de suite ! Sur les 140 producteurs de banh da que compte le village, seul une dizaine a investi dans des machines. Les autres maintiennent un mode de production semi artisanal, qui donne à leurs nouilles une saveur reconnaissable entre toutes, qui doit beaucoup au séchage en plein air. Vu Thi Xuy fait partie de ces gardiennes de la tradition qui, entre quantité et qualité, ont su choisir…
«Il faut une bonne dose de savoir-faire pour avoir de bonnes nouilles», nous explique-t-elle. «A mon avis, c’est la mouture qui reste l’étape vraiment décisive, même si la cuisson est elle aussi importante, bien évidemment. Il faut cuire les nouilles à la vapeur, à une température élevée, de façon à leur donner élasticité, souplesse et finesse».
Le banh da sont séché au soleil. Photo: VOV
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Village d’artisanat traditionnel reconnu comme tel depuis 2006, Lô Cuong a récemment eu l’honneur de voir ses banh da labellisés par la ville de Hai Duong. C’était en 2018. Plus récemment encore, Hai Duong est devenue une ville de première catégorie. Dès lors, la question, pour un village comme Lô Cuong, est de savoir comment faire face au défi de l’urbanisation. Pour Phan Quy Thanh, qui est un responsable économique de la ville de Hai Duong, la solution réside dans un accroissement de la production.
«Il va falloir mettre l’accent sur la production commerciale», nous indique-t-il. «Chaque année, la Banque des politiques sociales prête de 300 à 500 millions de dôngs à celles et ceux qui confectionnent des banh da. C’est une chose, mais ce qu’il faudrait, maintenant, c’est s’occuper des infrastructures, sans oublier, bien sûr, de protéger l’environnement».
A Lô Cuong même, on mise aussi sur le tourisme : l’artisanat traditionnel attire de plus en plus de visiteurs, qui y voient le moyen de découvrir le pays dans ce qu’il a de plus authentique. Il faudrait être… un peu nouille pour passer à côté d’une si belle occasion…