(VOVWORLD) - Les Khmers qui vivent dans la province méridionale de Soc Trang ont de quoi être heureux. L’Ok Om Bok, leur grand fête traditionnelle qu’ils viennent tout juste de célébrer, avait cette année une saveur particulière. Il faut dire que, nouvelle ruralité aidant, il fait désormais bon vivre à Soc Trang.
Vinh Chau, une commune située sur le littoral - Photo UBND tỉnh Sóc Trăng |
Voilà déjà sept longues années que Vinh Chau, qui est une commune située sur le littoral, vit au rythme de la nouvelle ruralité. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y aura eu un avant et un après nouvelle ruralité. Et cet après, il rime avec modernisation et décollage économique. Une embellie considérable, donc, qui ne doit rien au hasard et qui est en fait le fruit d’une volonté d’aller de l’avant, coûte que coûte.
L’Etat a bien sûr sa part dans ce mieux-être, mais rien n’aurait été possible sans l’implication des habitants qui ne se sont pas contenté d’apporter des fonds, mais qui ont aussi cédé des terrains et mis la main à l’ouvrage, tout cela au nom de l’intérêt général. Le résultat? Des routes, des ponts, des écoles, des dispensaires, des ouvrages hydrauliques, et par-dessus tout, le sentiment, partagé par tous, que «c’est bien mieux ainsi». Tra Khol, qui est le secrétaire du comité du Parti communiste vietnamien de Vinh Hai, une commune peuplée pour moitié de Khmers, affiche aujourd’hui une évidente satisfaction.
«La nouvelle ruralité a apporté des bienfaits évidents», constate-t-il. «Les conditions de vie se sont améliorées, c’est vrai. Mais il y a aussi les routes, les dispensaires, les écoles… Toutes ces nouvelles infrastructures correspondent vraiment aux exigences du développement économique. Maintenant, au moins, les marchandises circulent, et ne serait-ce que ça, c’est un progrès considérable…»
A Vinh Chau, développement de la production agricole va de pair avec expérimentation de nouveaux modèles. C’est ainsi que l’on s’est mis à cultiver de la ciboulette violette sur les bords des bassins piscicoles ou à élever des tilapias dans des étangs destinés aux crevettes. Autant d’innovations qui ont permis d’accroître la production en la diversifiant.
Dans la commune de Dai Tam, en banlieue de la ville de Soc Trang, des routes bétonnées ont été construites jusque dans les hameaux, de même que des digues ou des réseaux d’irrigation. Trần Chín Tâm, le président du comité populaire communal, n’est pas peu fier des 600 hectares qui sont consacrés depuis 2014 à de nouvelles variétés de riz. Avec des bénéfices de près de 40 millions de dongs par hectare, il y a effectivement de quoi se montrer satisfait. Et il n’y a pas que le riz. Les bassins piscicoles tournent eux aussi à plein régime, grâce à un réseau hydraulique moderne et bien aménagé. Même constat pour l’élevage: avec un cheptel de 1000 boeufs pour autant de vaches laitières, les habitants ont désormais de quoi couler des jours paisibles, sans avoir à trop de soucier de l’avenir.
Avec un cheptel de 1000 boeufs pour autant de vaches laitières, les habitants ont désormais de quoi couler des jours paisibles - Photo japfavietnam.com |
Dire de la commune de Dai Tâm qu’elle est un modèle de réorganisation agricole n’a rien d’exagéré. C’est du reste ce qu’ont très officiellement déclaré les autorités de district de My Xuyên, auquel elle est rattachée.
«Au niveau de la commune, il y a plusieurs modèles d’élevage de vaches laitières et de bœufs», nous explique Trân Chin Tam. «Ceux qui s’y consacrent ont en général des revenus assez stables, en tout cas, ce qui ne les empêche pas d’investir également dans le commerce et les services».
Dai Tam est donc une commune modèle, on l’aura compris. Mais Tham Don, Thach Phu ou Thach Quoi, qui sont ses voisines ont aussi du progrès à revendre, et c’est tant mieux car My Xuyen, leur district d’attache, envisage de devenir district néo-rural en 2019.
Fin 2016, Soc Trang avait déjà 21 communes néo-rurales à son actif. D’ici 2020, la province souhaite porter deux districts et 50% de ses communes aux normes néo-rurales. Souhaitons-lui de réussir, car le jeu en vaut la chandelle.