(VOVWORLD) - N’importe quel cuisinier en conviendra: le riz accompagne le poisson à merveille…
Les agriculteurs de Phung Hiêp, qui est un district rattaché à la province de Hâu Giang, pourraient presque en dire autant: quand ils ne sont pas riziculteurs, ils sont pisciculteurs… C’est ce qu’on appelle la culture alternée: un modèle qui a fait ses preuves, aussi bien sur le plan économique que sur le plan environnemental.
Photo: VOV
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C’est actuellement la saison des hautes eaux, dans le delta du Mékong. Pour les habitants de Phung Hiêp, l’arrivée des crues sonne comme un signal: c’est le début de la saison piscicole.
Ce signal, Trân Van Binh l’a parfaitement capté: aussitôt la récolte finie, il s’est empressé de mettre des alevins dans sa rizière.
«Vous savez, par ici, on ne fait plus de 3e récolte de riz, maintenant… Ça ne vaut vraiment pas le coup. On a plutôt intérêt à profiter de la montée des eaux pour élever des poissons. Comme ça, au moins, c’est rentable: 10 millions de dôngs par hectare pour 20 kg d’alevins!», nous dit-il.
Pas étonnant que les agriculteurs de Phung Hiêp n’aient plus envie de faire de troisième récolte: les crues abîment le riz et le rendement est plus que médiocre… Par contre, cette formule de culture alternée, dont Trân Van Binh nous vantait les mérites à l’instant, leur offre la possibilité de créer de véritables cercles vertueux: les éteules deviennent source de nourriture pour les poissons et les déchets organiques laissés par ces derniers fertilisent les terres arables... Pour le reste, il suffit d’acheter des filets pour entourer les bassins et de laisser les alevins grossir pendant 3 mois, comme nous l’explique Nguyên Van Minh, un autre agriculteur.
«Les alevins grossissent très vite grâce aux éteules. À la fin du 10e mois lunaire, les commerçants viendront chez moi pour m’acheter les poissons, et 10 jours plus tard, ce sera le début de la saison rizicole: c’est aussi simple que ça!», constate-t-il.
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À Phung Hiêp, ce modèle de culture alternée fait manifestement de plus en plus d’émules puisqu’on est passé de 300 hectares en 2016 à 4.000 en 2021. Il faut dire que ce procédé a, entres autres mérites, celui de permettre aux agriculteurs de bannir les engrais et les pesticides et d’économiser plus d’un million de dôngs par hectare, comme nous le fait observer Trân Van Tuân, le chef du bureau de l’Agriculture et du Développement rural du district.
«Les poissons rendent les terres plus meubles et plus fertiles. Du coup, on va avoir besoin de beaucoup moins d’engrais pour la prochaine saison rizicole», précise-t-il.
Chacun l’aura compris, cette combinaison riziculture-pisciculture est une combinaison gagnante. On comprend les agriculteurs de Phung Hiêp de vouloir miser dessus: pour eux, c’est le bonus assuré !