Quand les Cham sont invités à simplifier leurs pratiques traditionnelles

(VOVWORLD) - Les Cham sont une communauté ethnique vivant essentiellement dans le Centre du Vietnam. Beaucoup d’entre eux pratiquent le brahmanisme, qui exige des rites nuptiaux et funèbres aussi coûteux que «chronophages». Aussi les autorités locales les encouragent-elles à revenir à plus de simplicité.  

Quand les Cham sont invités à simplifier leurs pratiques traditionnelles - ảnh 1Lors d'une cérémonie funéraire des Cham (photo baovanhoa.vn)

Dans la province de Binh Thuân, les Cham ont introduit dans leurs codes villageois de nouvelles règlementations conformes à l’esprit du mouvement «Tout le peuple s’unit pour édifier une vie culturelle», mouvement lancé à l’échelle nationale. L’idée étant de préserver la quintessence de leur tradition tout en la simplifiant. Ainsi, les pratiques nuptiales des Cham brahmanistes ont été réduites de moitié et la durée de leur cérémonie funéraire est passée de huit à dix jours autrefois à trois ou quatre jours maintenant. Et si jadis, seuls les dignitaires religieux, les riches et les personnes appartenant à une caste supérieure avaient droit à certains rites funèbres, aujourd’hui, tous les Cham sont traités de façon égale au dernier moment de leur présence terrestre. Pour Huynh Thành, qui est un Cham de Binh Thuân, cette simplification est tout à fait bienvenue.

«Autrefois, les funérailles étaient extrêmement coûteuses, la tradition voulant qu’on organise des repas pour tout le village. Maintenant, ça a été simplifié et c’est très bien!», nous dit-il.

En effet, le code villageois Cham comprend désormais cette clause: «Les villageois peuvent aider une famille endeuillée à organiser ses funérailles, mais doivent manger chez eux pour ne pas la déranger. Quant aux dignitaires religieux, ils doivent se contenter de moins de cadeaux». Ce changement ne semble ne pas gêner Ba Xanh, l’un de ces dignitaires, bien au contraire.

«Nous-mêmes, les dignitaires religieux, conseillons aux villageois de simplifier leurs pratiques funéraires traditionnelles», affirme-t-il. «Nous leur disons notamment de ne pas prévoir de repas trop copieux. S’il y a déjà du buffle, ce n’est pas la peine d’ajouter différentes sortes de poissons. Il ne faut pas non plus proposer aux convives trop d’alcool ou de bière, l’ivresse pouvant conduire à des bagarres.»

Créé en 2012, le Conseil des dignitaires brahmanistes de Binh Thuân joue un rôle crucial dans la sensibilisation des fidèles. Il a publié des guides supprimant des rites jugés inutiles, que ce soit lors des fêtes communautaires ou des cérémonies religieuses, et notamment lors des mariages et des funérailles.

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