(VOVWORLD) - Le bánh chưng est un gâteau de riz gluant dont la recette
est certainement archiconnue des vietnamophiles distingués qui constituent
notre public… Aussi n’allons-nous pas parler de recette, mais de découverte
culturelle et de partage, car c’est ça aussi, le bánh chưng…
C’est à «Old Hanoi Restaurant», que nous nous rendons, où se
déroule un programme caritatif intitulé «Bánh chưng sẻ chia».
Sur des nattes
étendues dans la cours, des élèves du collège Nguyên Tât Thành sont en train de
confectionner des gâteaux de riz gluant avec l’aide des membres de l’association
des chefs cuisiniers du Vietnam, la V.I.C.A. Mais avant même que d’être un plat
traditionnel, le bánh chưng est une légende, dont Nguyên Thường Quân, le
président de la V.I.C.A, nous dévoile les grandes lignes.
«Les premiers bánh chưng ont été créés par Lang Lieu, le
dix-huitième fils du 6ème roi fondateur, nous dit-il. C’est d’ailleurs ce qui
lui a permis d’accéder au trône. Et aujourd’hui, c’est devenu une tradition à préserver
et à valoriser. C’est du reste ce que nous faisons avec ces 20 élèves du
collège Nguyên Tât Thành qui viennent ici pour apprendre à confectionner le bánh
chưng. Et le 10, on ira directement chez eux, au collège. Et là, il y aura des
milliers d’autres élèves…»
Un peu de riz gluant, un peu de haricot mungo, un morceau de
viande de porc aromatisé de poivre noir au milieu. Tous ces ingrédients sont enveloppés
dans des feuilles de phrynium... Dit comme ça, évidemment…
«C’est vraiment difficile de confectionner un bánh chưng, nous
dit Huyen Trang, une élève de la classe 6A4. Mais cet atelier est très
intéressant, en tout cas… Je suis très contente de pouvoir apprendre à faire le
bánh chưng en suivant une recette traditionnelle et de savoir quelle est sa
signification».
«Non, ne regardez pas le mien! J’ai honte. Il n’est pas bien
carré, le nœud n’est pas assez serré…. C’est complètement raté», s’écrie Gia
Huy.
Normal… Il y a ceux qui galèrent et ceux qui se font vite la
main…
«Aujourd’hui, j’ai fait deux bánh chưng et s’il y avait plus
de temps, je pourrais en confectionner plus, nous dit Minh Trang, une élève de la
classe 6A5. A mon avis, les deux choses les plus délicates, c’est de bien choisir
les feuilles de phrynium et de bien serrer la farce dans plusieurs couches de
feuilles».
«Je m’en sors plutôt bien parce qu’en fait, j’ai l’habitude
de confectionner des bánh chưng avec mes grand parents, nous confie Nguyệt Anh,
une élève de 6ème. Mais ici, avec les
moules, c’est quand même plus facile».
Du côté des parents d’élèves, c’est l’aspect «découvertes
culturelle» qui ressort le plus.
«Je voudrais remercier le collège, l’Association des chefs
cuisiniers et le restaurant d’avoir organisé cet atelier, nous dit Thu Hà, qui
est la mère de Gia Huy. Mon fils est encore maladroit car il n’a aucune
expérience. Mais l’an prochain, je suis sûre qu’il fera tout ça à la perfection».
«C’est un programme intéressant et vraiment significatif qui
permet aux enfants de mieux comprendre les coutumes et les traditions de notre pays.
Ça me rappelle également le bon vieux temps, nous indique Nguyễn Văn Tuân. Je
vais inviter mes enfants et mes petits-enfants à venir chez moi pour faire des
bánh chưng à la veille du Têt et profiter ce beau moment de retrouvailles».
Dans le cadre de ce programme caritatif, près de 5.000
gâteaux de riz gluant seront confectionnés et mis en vente. L’argent sera ensuite
remis au fonds «Tấm lòng Việt», littéralement «Cœur vietnamien», en vue d’aider
les personnes en difficulté, et notamment les enfants, à avoir un Têt heureux.
Comme
quoi, les bánh chưng sont décidément bien plus que de simples gâteaux :
ils sont des liens, entre le passé et le présent, mais aussi entre les êtres…