(VOVWORLD) - Les temps sont durs, mais la résistance au Covid-19 s’organise… Plusieurs points de distribution de riz et de denrées alimentaires de première nécessité ont ainsi vu le jour dans l’ensemble du pays. Mais le manque de personnel et les problèmes d’hygiène inhérents à toute distribution ont poussé certains à imaginer des distributeurs automatiques. Eh oui! Il existe bien des distributeurs de boissons, après tout, alors pourquoi pas des distributeurs de riz? Le tout premier a été inauguré le 11 avril à Hanoi, dans la maison communale de Nghia Tân.
Le tout premier distributeur de riz
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Le propriétaire de ce fameux distributeur est un certain Nguyên Manh Hùng, qui est plus connu pour être le directeur des éditions Thai Hà.
«J'ai lu dans les journaux qu’un habitant de Hô Chi Minh-ville avait eu l’idée de mettre en place un distributeur automatique de riz», nous raconte-t-il. «J’ai trouvé que c’était une idée géniale et j’en ai aussitôt parlé à mon ami Nguyên Anh Tri, qui a été directeur de l'Institut national d'hématologie et de transfusion sanguine. Il m’a confirmé qu'en temps de crise, beaucoup de personnes se retrouvaient sous-alimentées. Les travailleurs saisonniers, entre autres, se retrouvent au chômage, et n’ont pas toujours de quoi faire leurs trois repas, apparemment… Alors, du coup, moi, j’ai lancé l’initiative sur Facebook et les choses se sont enchainées d’elles mêmes.»
Les choses se sont même enchainées assez rapidement, et Nguyên Manh Hùng a donc pu inaugurer son distributeur de riz. La nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre au sein des couches défavorisées de la population, et très vite, beaucoup de gens sont venus s’approvisionner. Témoin Nguyên Thi Dào, une employée de la société pour l'environnement, qui a pu capter la nouvelle alors qu’elle travaillait.
«Je suis la seule travailleuse d'une famille de trois personnes», nous dit-elle. «Inutile de vous dire qu’en ce moment, c’est bien difficile de joindre les deux bouts!... Je ne travaille qu’un jour sur deux et avec ça, je ne gagne que quatre millions de dongs par mois, alors forcement, un distributeur de riz, c’est une bénédiction… Ces trois kilos de riz me permettent d’économiser pour deux jours, quand même…»
Trois kilos. C’est la ration délivrée par le distributeur. Pour se servir, il suffit d’actionner un pédalier. Mais attention, les personnes qui viennent doivent au préalable se laver les mains avec du gel hydro alcoolique et maintenir une distance d’au moins deux mètres entre elles: les règles en vigueur en période de distanciation sociale.
«Il faut que vous vous teniez à deux mètres de distance les uns des autres. C’est ici qu’il faut actionner le pédalier», a dit un volontaire.
Beaucoup de volontaires sont venus assurer le bon fonctionnement du distributeur et donc le respect des règles d’hygiène. Ce sont eux qui distribuent le gel hydro alcoolique et qui rappellent à l’ordre celles ou ceux qui n’ont pas de masque de protection.
Le distributeur tourne donc à plein régime, mais cela n’a pas été sans mal, comme nous le raconte Nguyên Manh Hùng.
«Beaucoup de gens m’ont dit que ca ne pourrait jamais marcher», nous explique-t-il. «Mais moi, je me suis dit que si d’autres avaient réussi à faire ça, on pouvait bien en faire autant, ici, à Hanoi. Je ne suis ni technicien, ni fournisseur. Alors pour trouver du matériel… Mais bon, chacun a fourni des efforts, et voilà, ça marche, maintenant.»
Ne rêvons pas, les dégâts économiques de la crise sanitaire ne seront pas compensés par un simple distributeur. Mais il y a la valeur du geste, un geste de solidarité qui réchauffe les cœurs…