Le monde et le terrorisme

(VOVWORLD) - Depuis 2015, le 21 août est la Journée internationale du souvenir, en hommage aux victimes du terrorisme. Pour l’édition 2024, les Nations Unies ont adopté pour le thème: «Les voix de la paix: les victimes du terrorisme en tant que défenseurs de la paix et éducateurs pour la paix».
Le monde et le terrorisme  - ảnh 1Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Photo: IRNA/AVI

Un monde à l’écoute des victimes…

Dans son message émis le 21 août, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a expliqué le choix du thème des «voix» de la paix. C’est pour garantir que les victimes et les survivants des attentats terroristes seront toujours écoutés et ne tomberont jamais dans l’oubli, a-t-il indiqué. Cela est d’autant plus nécessaire que la quasi-totalité des victimes et survivants du terrorisme sont des civils et que «les cicatrices (des traumatismes subis) - visibles et invisibles -  ne guérissent jamais complètement», a-t-il ajouté.

En effet, aux États-Unis, 23 ans après les attentats contre les Tours jumelles de New York en 2001, des milliers de personnes restent obsédées, nombre d’entre elles devant suivre même des traitements pour troubles psychologiques post-traumatiques.

L’Espagne, elle, vient de commémorer le 20e anniversaire de l’attentat le plus meurtrier jamais survenu en Europe, l’attaque contre des trains à Madrid qui avait coûté la vie à 193 personnes et en avait blessé 2000 autres en mars 2004. Plusieurs associations et familles de victimes ont demandé aux autorités d’investir davantage dans la construction de monuments commémoratifs et la conservation des archives et des mémoires des victimes. Elles ont également réclamé des punitions plus sévères à l’égard des terroristes afin de rendre une justice durable aux victimes et aux survivants.

En France, le suicide de Fred Dewilde, un survivant de l’attaque du Bataclan de novembre 2015, a secoué l’opinion publique. Avant son suicide en mai dernier, le peintre, qui avait plusieurs fois indiqué qu’il ne supportait plus les souffrances physiques et mentales provoqués par l’attentat, s’était appliqué à créer quatre bandes dessinées relatant cet événement tragique. Avant lui, deux autres survivants du Bataclan s’étaient également suicidés pour affections psychologiques.

D’après le secrétaire général de l’ONU, la plupart des survivants du terrorisme doivent souffrir des années avant de pouvoir se rétablir. Par conséquent, la communauté internationale doit les écouter et leur confier la mission d’œuvrer pour la paix et d’éduquer à la paix, a plaidé Antonio Guterres. 

«Les actes terroristes provoquent un chagrin inimaginable. Des familles et des communautés détruites par le terrorisme auront changé pour toujours. C’est pourquoi, le fait d’affronter ses propres traumatismes pour éduquer les autres est un acte d’un immense courage. Cela nous incite à écouter et à apprendre», a-t-il souligné.

Le monde et le terrorisme  - ảnh 2Le secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé du contre-terrorisme, Vladimir Voronkov. Photo: UN

… pour affronter de nouvelles menaces

La Journée internationale du souvenir, en hommage aux victimes du terrorisme, est l’occasion pour les pays de prendre conscience des menaces terroristes dans le monde actuel, qui demeurent extrêmement sévères. L’an dernier, 8.352 personnes ont été tuées dans des attentats terroristes, soit une hausse de 22% par rapport à 2022, qui était pourtant l’année la plus meurtrière depuis 2017. Mais ce qui est encore plus inquiétant, selon l’ONU, c’est que le degré de brutalité des attaques augmente. Le nombre moyen de victimes dans les attentats de 2023 a ainsi augmenté de 56% sur un an, soit le taux le plus élevé de ces 10 dernières années. Cette tendance s’est poursuivie au cours du premier semestre de cette année, avec l’attaque ayant provoqué 95 morts et 300 blessés en Iran en janvier, et celle ayant coûté la vie à 145 personnes et blessé 500 autres, en Russie en mars.

Le 8 août dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a convoqué une réunion spéciale consacrée à l’émergence des groupes terroristes qui sont des filiales de Daech, notamment en Afrique occidentale et au Sahel. Lors de cette réunion, le secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé du contre-terrorisme, Vladimir Voronkov, a tiré la sonnette d’alarme. 

«La situation est extrêmement complexe en Afrique occidentale et au Sahel, où les groupes terroristes étendent leurs activités et provoquent l’instabilité régionale. Deux filiales de Daech y ont élargi et consolidé leurs bases. Si elles parvenaient à étendre leur influence vers les pays côtiers d’Afrique du nord, alors un vaste territoire allant du Mali au Nord Nigéria pourrait tomber sous leur contrôle effectif», a-t-il prévenu.

De nombreux experts de sécurité craignent de voir ressurgir, en Afrique occidentale et au Sahel, le spectre d’un État islamique occupant des territoires comme ce fut le cas il y a une décennie en Syrie et dans le nord de l’Irak. Qui plus est, l’extension du conflit actuel au Moyen-Orient et l’instabilité politique dans certains pays africains rendent la prévention de ce risque de plus en plus difficile…

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