(VOVWORLD) - La Commission européenne a estimé ce jeudi 5 novembre que l’activité économique dans la zone euro ne retrouverait pas son niveau d’avant-crise avant au moins 2022, voire 2023. C’est bien sûr la deuxième vague de Covid-19 qui ralentit sa relance.
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Selon une enquête publiée le 23 octobre par Standard Eurobarometer, 64% des Européens pensent être dans l’une des pires crises économiques de leur histoire. Seuls 42% d’entre eux veulent encore croire en une relance post-Covid-19.
Une économie en profonde récession
L’épidémie de coronavirus s’avère désastreuse pour la zone euro, selon le bilan établi jeudi 5 novembre par la Commission européenne, laquelle n’entrevoit pas de retour rapide à la normale. Dans ses dernières prévisions économiques, l’exécutif européen anticipe une chute de 7,8 % du produit intérieur brut de la zone en 2020. Cette récession est un peu moins grave que les -8,7 % anticipés cet été, mais le rebond espéré l’an prochain (+4,2 %) devrait aussi être beaucoup moins fort que le chiffre de 6,1 % initialement prévu.
Parmi les 19 pays de la zone euro, l'Espagne (-12,4%), l'Italie (-9,9%) et la France (-9,4%) enregistrent leurs pires performances cette année. L'Allemagne, première économie de la région, parvient elle à limiter l'ampleur de la chute, avec un produit intérieur brut en recul de 5,6% en 2020.
La « seconde vague de la pandémie anéantit nos espoirs d'un rebond rapide », a déclaré Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission européenne. La veille, lors d’une réunion virtuelle avec les ministres de l’Economie et des Finances, ce même Valdis Dombrovskis avait affirmé que les mois à venir seraient très durs pour tous les État membres, qu’il a appelés à coordonner leurs politiques économiques et leurs actions.
Des plans de relance
Toujours jeudi 5 novembre, les eurodéputés et les 27 États membres de l’Union se sont entendus sur un accord visant à conditionner le versement des fonds européens au respect de l’État de droit. Selon l’accord provisoire, les pays de l’Union qui ne respectent pas l’État de droit (indépendance de la justice, liberté de la presse...) pourraient perdre l’accès aux fonds européens. Ce compromis, qui doit désormais être formellement adopté par le Parlement et les gouvernements de l’Union européenne, est une avancée majeure vers un déblocage des difficiles négociations budgétaires engagées entre les États et les eurodéputés, après le sommet de juillet et l’accord entre les 27 sur le budget et le plan de relance qui y est adossé. Pour rappel, le 21 juillet dernier, les 27 s’étaient accordés sur un plan de relance de 750 milliards d'euros.
La zone euro se retrouve désormais en position de grande fragilité. Elle doit composer avec une récession aussi inéluctable qu’historique.