(VOVworld) - Le festival du film documentaire Europe-Vietnam, qui vient d’avoir lieu à Hanoï et à Ho Chi Minh-ville, a été pour le public une fenêtre ouverte sur le monde. Plusieurs œuvres primées lors de festivals internationaux y ont été présentées comme autant de témoignages sur la vie quotidienne, sur les changements de la société et sur les valeurs culturelles des pays participants.
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« Un pays sans cinéma documentaire est comme une famille sans album de photos », a dit Patricio Guzman, le célèbre cinéaste chilien. Vu comme tel, les représentants du cinéma vietnamien au 7ème festival du film documentaire Europe-Vietnam ont constitué un album foisonnant. Si « Truong Sa-Vietnam » affirme haut et fort la souveraineté nationale et la volonté des Vietnamiens de défendre les îles qui leur appartiennent, « La goutte d’eau dans l’océan » raconte la vie et l’œuvre du général Vo Nguyen Giap, le frère aîné de l’armée populaire vietnamienne. Si « Un coin de campagne » évoque les problèmes que rencontrent les paysans confrontés à l’émergence de l’économie de marché, « Les 12 tronçons du fleuve Rouge » décrit la vie culturelle et matérielle des riverains d’amont en aval. Pour Pham Thi Tuyet, directeur des Studios centraux du cinéma documentaire et scientifique, ce festival était un dialogue entre documentaristes européens et vietnamiens, mais aussi une rencontre entre différentes générations de documentaristes vietnamiens.
« Je pense qu’on ne peut pas parler de styles anciens ou nouveaux, chaque documentariste ayant son propre style. Jeunes et moins jeunes, les cinéastes ne sont différents que par le sujet qu’ils choisissent et leur façon de le traiter. Dans de ce festival, il y a des films qui ont été produits il y a assez longtemps, comme « Le son du violon à My Lai » (1998), « Un coin de campagne » (2001) ou « Ce qui reste avec le temps » (2005). Il y a aussi des films qui sont sortis l’année dernière. »
Si les documentaires vietnamiens abordent plutôt les aspects historique, culturel, social d’une nation, les documentaires européens sont résolument plus intimistes. Ils parlent de questions individuelles, de la sexualité, de la famille, de la recherche de soi. Chaque film est une histoire personnelle qui raconte le destin ou la vie intérieure d’une personne précise. C’est peut être le voyage passionnel d’un musicien dans le documentaire allemand « Mélodie du pays natal », ou les tourmentes liées à la sexualité, à la recherche du soi dans le film israélien « L’enfant sage », ou le film français « Limites imparfaites ». Almuth Meyer-Zollitsch, directrice de l’Institut Goethe au Vietnam, a participé à l’organisation de plusieurs éditions du festival du film documentaire Europe-Vietnam :
« Cette année, le dialogue des documentaristes européens et vietnamiens a porté sur deux aspects : les styles et les sujets. Il y a des films avec commentaires et d’autres, sans commentaire où les personnages racontent leurs propres histoires. En ce qui concerne les sujets, si les films vietnamiens traitent de sujets nationaux ou de sujets neutres à caractère social, culturel en présentant le pays et sa population, les films européens, eux, mettent en avant l’identité individuelle dans son processus de recherche et d’affirmation. »
Le cinéma documentaire a le vent en poupe dans le monde. La diversité et la qualité des 20 films présentés cette fois-ci en témoignent. Selon Arne Birkenstock, un célèbre documentariste allemand, les cinéastes vietnamiens ont beaucoup à apprendre de cette rencontre.
« Le Vietnam est un pays en transition, qui offre d’excellentes matières pour les documentaristes. Mais un documentaire n’est pas seulement un assemblage d’interviews différentes. C’est encore et surtout la façon dont on développe une histoire. »
A travers ses sept éditions, le nombre de spectateurs n’a cessé d’augmenter et le festival du film documentaire Europe-Vietnam a contribué à réduire l’écart entre les cinémas documentaires vietnamien et international. Il est devenu un rendez-vous prisé du public.