La ligne 3 du métro de Hanoï, un symbole de la coopération franco-vietnamienne

(VOVWORLD) - Le 8 août 2024, la mise en service du tronçon aérien de la ligne 3 du métro de Hanoï marquait une avancée majeure en termes de mobilité urbaine. Fruit d'un partenariat fructueux entre la France et le Vietnam, cette ligne de métro témoigne d’une volonté partagée d’offrir à la capitale vietnamienne un avenir durable.
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Environ 750.000 passagers ont utilisé le tronçon aérien de la ligne 3 du métro de Hanoï, reliant Nhôn à la gare de Hanoï, lors de ses 15 premiers jours d'exploitation gratuite, avec un pic de fréquentation dépassant les 100.000 voyageurs le week-end. Un mois après son lancement, ce tronçon est déjà devenu un moyen de transport quotidien prisé par les habitants de la capitale.

- «C'est ma première expérience en métro, et je suis impressionné! Le personnel est accueillant et très professionnel. Le train est d'une modernité saisissante. On ne trouve un tel service que dans un pays en pleine expansion…», a fait savoir un hanoien. 

- «Je trouve le trajet vraiment agréable et l’espace super aéré. En gros, c’est un service très moderne et civilisé!», a partagé une jeune employée.
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Le tronçon aérien traverse quatre districts - Bac Tu Liêm, Nam Tu Liêm, Câu Giây et Dông Da - qui sont fréquemment embouteillés. Pour les étudiants des neuf universités situées le long du parcours, c’est bien évidemment providentiel…  «On galère souvent avec les embouteillages pour se rendre à l'université. Grâce à cette ligne de métro, c'est devenu beaucoup plus simple et rapide de se déplacer», a dit un étudiant qui prend maintenant cette ligne tous les jours. 

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La ligne 3 du métro de Hanoï s'étend sur 12,5 kilomètres, avec 8,5 kilomètres de voies aériennes et le reste en voies souterraines. Si la Banque asiatique de développement et la Banque européenne d'investissement ont contribué au financement des travaux, la France aussi y aura grandement contribué, à hauteur de plus de 500 millions d'euros, comme nous le rappelle Olivier Brochet, l’Ambassadeur de France au Vietnam.

La ligne 3 du métro de Hanoï, un symbole de la coopération franco-vietnamienne - ảnh 4Olivier Brochet, l’Ambassadeur de France au Vietnam.

«C'est un projet qui a été imaginé par les autorités de Hanoï et discuté ensuite avec les responsables français. L’idée, c’était de faciliter le développement de cette très grande capitale qu’est Hanoï, maintenant, et de créer un système de transport urbain particulièrement performant. Naturellement, les lignes de métro sont des éléments essentiels au développement de transports urbains harmonieux, en permettant des rééquilibrages au niveau des activités avec, en outre, des transports décarbonés. Je souhaite ici souligner le fait que ce projet comme les autres lignes de métro qui verront le jour, s'inscrit pleinement dans une stratégie vietnamienne de décarbonation de son économie: on sait que les transports sont responsables d'environ 25% des émissions de CO2 dans le monde», nous dit-il.

La ligne 3 du métro de Hanoï, un symbole de la coopération franco-vietnamienne - ảnh 5Alain Flipo, directeur d’ICS France de Hitachi Rail

Le projet a effectivement pu aboutir grâce au savoir-faire français. Des entreprises françaises de renom, telles qu'Alstom, Systra, Colas Rail, Hitachi Rail GTS France, ont fourni les rames, les systèmes de signalisation, les rails et les équipements électromécaniques des stations. Pour Alain Flipo, directeur d’ICS France de Hitachi Rail, le défi aura été de taille…   

«Pour ce projet Hanoi Ligne 3, nous avons travaillé en consortium avec les sociétés Alstom et Colas Rail. Hitachi Rail a fourni depuis la France des systèmes de supervision du trafic et des équipements. Nous avons fourni également des équipements de télécommunications… Vous voyez ces équipements un peu partout en station mais il y en a aussi sur les voies et dans les locaux techniques que vous ne voyez pas. Pour assurer le bon fonctionnement de nos solutions ici au Vietnam, nous avons également travaillé avec un partenaire local vietnamien, notamment pour l’installation et la maintenance», nous explique-t-il. 

Nguyên Ba Son, le vice-président du Comité de gestion des chemins de fer urbains de Hanoï, est quant à lui très reconnaissant à la partie française pour son expertise. 

«Nous tenons à remercier les consultants et les entreprises françaises pour leur contribution précieuse en termes d'efforts, d'expertise et d'engagement, qui ont été essentiels pour respecter le calendrier et assurer la qualité du projet. Grâce à leur dévouement et à leur professionnalisme, nous avons pu surmonter de nombreux obstacles et réaliser des étapes cruciales, rapprochant ainsi le projet de son achèvement. Leur apport en solutions techniques modernes et en partage d'expériences a été déterminant pour atteindre des normes élevées de qualité et de sécurité», nous fait-il remarquer. 

La ligne 3 du métro de Hanoï, un symbole de la coopération franco-vietnamienne - ảnh 6Nguyên Ba Son, le vice-président du Comité de gestion des chemins de fer urbains de Hanoï

Le projet aurait normalement dû aboutir en 2015. Cependant, plusieurs retards ont impacté son avancement. La section aérienne, reliant Nhôn à Câu Giây avec ses huit stations, a été inaugurée le 8 août. La partie souterraine, avec les quatre stations restantes jusqu'à la gare de Hanoi, est prévue pour fin 2027. D’après Nguyên Ba Son, il s’agit de la phase la plus compliquée du projet. 

«Il nous reste encore beaucoup à faire. En ce moment, la partie souterraine est toujours en construction, et c'est l'une des phases les plus délicates du projet. Pour mener à bien cette phase, il est essentiel que toutes les parties impliquées travaillent en étroite collaboration afin de relever les défis techniques et de respecter les délais», nous confie-t-il. 

La France entend bien continuer à accompagner les travaux, comme nous l’a confirmé Olivier Brochet.

«L’Agence Française de Développement, en partenariat avec l'Union européenne, est déjà engagée dans la réflexion sur le financement de cette extension de la ligne 3. Et au-delà, il y a bien entendu un intérêt très fort du côté français pour travailler avec les autorités à Hanoï, et à Hô Chi Minh-ville également, sur l'extension des réseaux ferroviaires urbains mais aussi sur toutes les questions liées à l'intermodalité, aux relations entre les réseaux de bus et les réseaux ferroviaires mais aussi toute la mobilité qu'on appelle ‘douce’ en ville, avec notamment les stations pour les vélos qui permettent d'avoir véritablement la possibilité de se déplacer sans prendre sa voiture ni son scooter», précise-t-il.

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La ligne 3 du métro de Hanoï, un symbole de la coopération franco-vietnamienne - ảnh 8Photo: Toquoc.vn

Hanoï a mis en place 36 lignes de bus pour desservir la ligne de métro Nhôn-Gare de Hanoï. D'après le Comité de gestion des Chemins de fer urbains, avec un million de trajets en métro, il est possible de diminuer les émissions de gaz polluants d'environ 100 tonnes. Ainsi, en plus de résoudre le problème des embouteillages, le projet s'inscrit dans une démarche durable visant à réduire la pollution et à améliorer la qualité de l'air dans cette métropole de plus de 8 millions d'habitants qu’est Hanoï.

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