La ministre-présidente de la communauté française de Belgique, Élisabeth Degryse (droite) et le ministre-président de la Wallonie, Adrien Dolimont. Photo: Thùy Linh/VOV5

Mme Degryse: C'est vrai que c'est important pour nous de continuer les collaborations qui existent depuis des années. Il y a effectivement une série de signatures. On vient de parler de développement durable. Il y a des collaborations, par exemple, entre l'université de Mons et une université vietnamienne, sur toute la question de l'agriculture durable, mais aussi sur la question de l'alimentation durable pour le bétail, par exemple. Ce sont des projets que nous souhaitons vraiment renforcer. Le tourisme aussi - nous l'avons évoqué à l'université d'Hanoï - est un domaine très important. C'est un des enjeux économiques majeurs pour le développement du Vietnam. Et c'est vrai que, par exemple, les collaborations concernant les études en langue française peuvent soutenir le développement du tourisme au Vietnam. Il y a aussi la question de la découvrabilité du contenu en langue française sur Internet, via les algorithmes. Ce sont des enjeux que nous soutenons. Et vous le savez, il y a 20 ans, la Convention de l'UNESCO mettait déjà en avant l'importance de la langue française. Nous continuons bien sûr à soutenir ces projets avec le Vietnam.

M. Dolimont: Nous, on a évidemment un focus particulier sur l'économie. On sait qu'on a énormément de talents en Wallonie, beaucoup de points communs aussi avec des recherches précises au niveau du Vietnam. On a d'ailleurs une proposition d'un mémorandum sur la table qu’on est en train d'analyser avec l'ensemble des différents opérateurs pour voir comment on pourrait améliorer les relations dans les deux sens. C'est important pour nos entreprises d'être actives au Vietnam, mais c'est également important pour le Vietnam d'être actif en Wallonie. Aujourd'hui, on n’a pas mal de points d'intérêt communs avec des éléments de recherche, d'innovation. On sait qu'au Vietnam, il y a vraiment une attention particulière portée sur l'innovation, sur l'enseignement, sur la recherche, sur la technologie. Et c’est également le cas en Belgique aussi: on est de bons élèves européens en la matière, on veut le rester, et donc toutes les collaborations sont évidemment intéressantes, et puis ça permet d'avoir des perspectives d'ouverture de nouveaux marchés pour nos entreprises aussi. Je pense à tout ce qui est en lien avec le sustainabilité, tout ce qui est renouvelable, tout ce qui est en lien avec l'agronomie. Ce qu'on doit surtout montrer, c'est expliquer ce qui existe, ce qui fonctionne bien, et comment on peut tirer le meilleur des deux mondes.

Photo: Thùy Linh/VOV5

Le Vietnam bénéficie d'une stabilité géopolitique notable dans la région. Comment ce facteur contribue-t-il à faire de notre pays un partenaire stratégique de choix pour la Belgique et Wallonie-Bruxelles? Et quelles opportunités cela offre-t-il pour une coopération renforcée à l'avenir?

M. Dolimont: Clairement, la stabilité géopolitique est un élément déterminant pour le développement des investissements. On peut également mettre cela en perspective et en parallèle avec la croissance importante que connaît le Vietnam depuis quelques années, et qui, à mon avis, n'est pas près de s'arrêter, justement, pour les raisons que vous venez de citer. J'ajouterais également la position géographique et stratégique du Vietnam au sein de l'Asie, qui constitue un marché assez extraordinaire. Nous devons continuer à occuper le terrain et inciter nos entreprises à s'installer ici. Pour ma part, je profite aussi de cette visite pour visiter le siège de deux entreprises de chez nous: GSK à Hô Chi Minh-ville, et John Cockerill, qui se sont implantées ici, de nouveau. Cela montre que le potentiel est là et que nous devons continuer à y travailler.

Mme Degryse: Il en va de même pour les collaborations universitaires ou pour celles qui relèvent davantage de mon domaine de compétences. Évidemment, la stabilité géopolitique est importante pour rassurer et pour continuer à travailler ensemble dans un esprit serein et constructif. Je pense que les collaborations existant depuis 30 ou 50 ans montrent la volonté de travailler avec le Vietnam. Et évidemment, l'augmentation de la croissance et la stabilité qui s'installent renforcent, en fait, la confiance. Et c’est cela le plus important.